Des coupes budgétaires, mais pas pour moi !

Les Britanniques ont voté en mai pour un gouvernement conservateur qui promettaient des coupes budgétaires. Mais avec les premiers détails des mesures, plus personne ne veut être touché...

A quoi pensaient donc les Britanniques quand ils ont voté en mai dernier? Les conservateurs, depuis deux ans, promettaient des coupes budgétaires violentes. Les libéraux-démocrates étaient un peu moins fougueux, mais à peine. En votant pour eux, nos voisins anglais leur ont clairement donné un mandat pour mener un politique de rigueur.

Il n'y a pas eu tromperie sur la marchandise. Quand le gouvernement a dévoilé son plan de supprimer le déficit en cinq ans en juin, le grand public a applaudi. Sauf que maintenant que les détails des coupes budgétaires se rapprochent, plus personne ne veut en entendre parler. Des coupes, bien sûr, mais pour les autres...

Suppression des allocations familiales pour les personnes gagnant plus de 50000 euros (annoncée la semaine dernière)? Vous n'y pensez pas. Comment osez-vous attaquer les classes moyennes, celles-là même qui ont voté conservateurs.

Le doublement des frais universitaires (annoncé mardi) ? Non, impossible, ce sont encore les classes moyennes qui vont en subir les conséquences (les moins riches recevront des aides, les plus riches peuvent se le permettre).

Si on ne peut pas toucher aux classes moyennes supérieures, peut-être faut-il s'attaquer à l'armée? Horreur, crient les hauts gradés, nous ne pouvons plus faire face avec l'Afghanistan d'un côté, et la construction de deux porte-avions de l'autre.

Il faudrait s'attaquer aux aides artistiques, alors? Surtout pas, répliquent les artistes, vous étoufferiez l'une des industries les plus fructueuses du pays, qui fait venir de nombreux touristes.

D'un coup, chacun semble réaliser que des coupes budgétaires de 25% en moyenne en valeur réelle sur cinq ans sont sans précédents. Les conséquences se feront sentir seulement l'année prochaine, mais elles seront très réelles.

Peut-être que les Britanniques ont raison d'avoir voté pour des coupes budgétaires. Un déficit de 11% du PIB n'est pas tenable. Mais on est étonné de la naïveté des réactions récentes. Le slogan des conservateurs était pendant la campagne: "we are all in it together". Autrement dit: on va tous souffrir de ces coupes budgétaires. Quand leur détail sera annoncé le 20 octobre, personne ne devrait être étonné. Pourtant, je prédis sans trop me risquer beaucoup de réactions très virulentes. Il fallait y penser avant, en mettant votre bulletin dans l'urne...

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