Pas de chèque en blanc pour Sodexo

La publication d'un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes ne doit pas occulter la mollesse de l'activité d'émission de titres de services.

Depuis près d'une décennie, Sodexo entretient avec les investisseurs une relation ponctuée de bonnes surprises et de désillusions. Moins que la solidité de ses fondamentaux, le marché a parfois reproché au restaurateur sa propension à livrer des objectifs plus ou moins atteignables.

Cette fois, le groupe vient de publier un chiffre d'affaires de 3,87 milliards d'euros au titre du premier trimestre 2009/2010 (septembre à novembre) supérieur aux attentes du consensus des analystes. Notamment grâce à une meilleure résistance que prévu de la fréquentation des restaurants aussi bien dans les entreprises que dans les administrations.

Cette activité n'a reculé que de 3,5% alors que Sodexo a évité le pire en Amérique du Nord, qui constitue la principale source d'inquiétudes en période de déprime conjoncturelle. Permettant ainsi à la direction de confirmer son plan de marche dévoilé au cours du mois de novembre et portant, entre autres, sur un résultat opérationnel annuel compris entre 750 et 770 millions d'euros hors effet de change. Au grand bonheur du marché, qui a manifesté sa satisfaction par un bond de 4,5% du titre depuis le début de la journée.

Mais à force de trop se focaliser sur la capacité du restaurateur à tenir sa feuille de route, la communauté financière aurait tendance à occulter un point pourtant essentiel : l'atonie des métiers d'émissions de titres de services. Rebaptisée "solutions de motivation", cette branche historique de Sodexo a pâti à la fois d'une réduction du nombre de bénéficiaires liée aux diminutions d'effectifs et à une évolution défavorable des taux d'intérêts.

Et c'est bien là que le bât blesse. Bien que ne représentant que 4,2% des revenus globaux, ce pôle a généré pas moins du tiers du bénéfice opérationnel du groupe au titre de l'exercice clos le 31 août dernier. Dès lors, la moindre turbulence susceptible de perturber la distribution de chèques restaurants ou autres avantages salariaux de ce type pourrait rapidement mettre à mal les ambitions financières du groupe.

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