Wyser-Pratte active Lagardère

Les actions menées par l'homme d'affaires contre Lagardère pourraient bien accélérer la rationalisation du portefeuille d'actifs du groupe. Et par la même permettre à ce dernier de renflouer ses caisses à l'heure où son activité est confrontée à des difficultés structurelles.

A force de réduire le champ d?action de Guy Wyser-Pratte à ses quelque 0,53% détenus dans le capital de Lagardère, on aurait un peu tendance à sous-estimer la réelle force de frappe du célèbre financier. Et les tentatives de déstabilisation orchestrées par l?homme d?affaires depuis près d?un mois ne sont certainement pas étrangères à l?actualité du jour. Même si le groupe de médias avait, dès novembre, dévoilé son intention de céder à terme sa participation dans Canal+, il est fort à parier que les récents faits d?arme de Guy Wyser-Pratte ont accéléré le processus.

D?autant que mi-janvier, Arnaud Lagardère jugait encore « infondées » les rumeurs d?une sortie du tour de table de la chaîne cryptée. Entre-temps, l?activisme actionnarial l?a emporté sur le flegme de façade du dirigeant. Car le célèbre financier sait qu?il peut compter sur son aura médiatique et un carnet d?adresses bien rempli pour alimenter le buzz.

Mais que l?on ne s?y trompe pas. L?objectif visé est moins de provoquer un tsunami qui se solderait par le départ d?Arnaud Lagardère et marquerait la disparition du statut de commandite de la société, que de valoriser sa participation. Guy Wyser-Pratte a bien compris que le groupe était confronté à une double problématique susceptible de peser sur la rentabilité de son investissement. D?abord, Lagardère reste pénalisé, en Bourse, par une décote de holding, liée à un éventail de participations diversifiées. Dès lors, un nettoyage s?impose. A cela s?ajoute des difficultés autant conjoncturelles que structurelles aptes à fragiliser la situation financière du groupe à terme. Toute perspective de rentrées d?argent frais est, dans ce contexte, bonne à prendre.

Or, selon les analystes de Crédit Suisse, la cession de Canal+ pourrait rapporter la rondelette somme de 1,4 milliard d?euros, soit l?équivalent d?un tiers de la capitalisation boursière de Lagardère. Un beau pactole qui pourrait bien ouvrir la voie à d?autres arbitrages. Surtout lorsque l?on sait que son ticket de 7,5% dans le capital d?EADS  vaut aujourd?hui plus de 900 millions d?euros?

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