L?industrie pharmaceutique est un milieu ingrat. Surtout pour ses acteurs cotés. L?effort de recherche est indispensable mais souvent disproportionné par rapport aux chances de succès du médicament de demain. Ipsen, tout comme d?ailleurs Sanofi Aventis dont le cours plonge aujourd?hui sur fonds de rumeurs portant sur son médicament Lantus, en fait les frais. Le laboratoire fait face à un fâcheux contretemps avec son antidiabétique Taspoglutide, développé aux cotés du suisse Roche.
Les résultats des études cliniques réalisées sur le produit devraient être retardés de douze à dix huit mois à cause de la mise en évidence d?effets indésirables dermiques et gastriques consécutifs à l?injection du produit sur un groupe de patients. Roche a donc prévu de mettre en place un plan de contrôle des risques qui repousse sine die le dépôt, prévu en 2011, du dossier pour validation auprès autorités sanitaires.
Certains observateurs ne cachent plus leur agacement face à cette nouvelle contrariété. C?est le cas de Jean-Jacques Le Fur, analyste chez Oddo, qui va jusqu?à remettre en doute le sérieux de Roche dans le développement du produit sur lequel les retards s?accumulent. Force est d?admettre que les sommes en jeu sont colossales. Le potentiel de chiffre d?affaires du Taspoglutide est estimé à 2 milliards de francs suisses, soit 1,5 milliard d?euros, ce qui correspond aux deux tiers de la capitalisation boursière d?Ipsen actuellement.
De quoi remettre au goût du jour la forte dépendance des laboratoires de taille moyenne de ce type à leurs produits phares. Et par la même occasion l?absolue nécessité de disposer d?un portefeuille de médicaments suffisamment diversifiés et équilibrés pour éviter ce genre de travers.
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