PPR : tout ce qui brille n'est pas or

A force de trop associer PPR à une valeur du luxe, on en oublierait presque que seule la moitié de son résultat opérationnel provient de Gucci Group. Pour le reste, les performances financières de Puma restent médiocres et les activités de distribution font toujours partie du périmètre de consolidation.

Les gérants de portefeuille le savent bien. Il est extrêmement difficile de battre le marché. A moins de se doter d'arguments de poids pour convaincre les investisseurs qu'il y a mieux ailleurs. En l'occurrence, les opérateurs n'ont pas été sensibles à ceux de PPR qui pourtant n'a pas démérité en faisant état d'un bond de 20,7% de son résultat opérationnel courant semestriel pour un chiffre d'affaires en progression de 3,5%. A l'image de la bonne santé du secteur, le pôle luxe a largement contribué à ces performances financières. Gucci Group, qui représente 22,4% des revenus et 51,4% du bénéfice d'exploitation, a vu ses ventes bondir de 11% grâce notamment au pouvoir de séduction de la marque Gucci. Pour le reste, les indicateurs restent mitigés, en particulier du côté de Puma qui a fait figure de parent pauvre de la Coupe du Monde face aux autres enseignes concurrentes. Et malgré la relative bonne résistance des métiers de distribution, le marché reste sur sa faim.

La Bourse a beau subir le contrecoup de statistiques américaines décevantes, elle n'est pas responsable de tous les maux. Les pressions vendeuses dont est victime l'action PPR depuis ce vendredi matin sont d'une autre nature. Les investisseurs semblent avoir un peu trop rapidement misé sur une transformation du groupe en « pure player » du luxe au moment de l'annonce de la mise en Bourse de 60% du capital de sa filiale CFAO. Si bien que le titre cote 20% au-dessus de ses niveaux de début janvier. C'est mieux que Richemont ou encore LVMH. Reste que la moitié des résultats de PPR proviennent encore de la distribution et du textile. Et bien que François-Henri Pinault martèle depuis des mois l'intérêt de tiers pour les enseignes Fnac, Conforama, et Redcats, aucune banque n'a visiblement encore été mandatée dans le cadre d'une éventuelle offre de reprise. Il lui faudra attendre un peu avant de s'enduire d'or au risque de froisser la susceptibilité d'opérateurs impatients.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.