Municipales : A Cannes, Bernard Brochand présente ses finances avant de partir

Initiative atypique. Le député-maire de Cannes, qui ne se représente pas au scrutin municipal prochain, a présenté le bilan financier de ses deux mandats. En présentant un chiffre d'affaires consolidé de 597 millions d'euros.
Bernard Brochand, maire de Cannes. / DR

Est-ce le chef d'entreprise ou l'homme politique qui est à l'origine de cette initiative peu coutumière ? Avant de rendre les clés, le député-maire UMP de Cannes Bernard Brochand revient sur la gestion de la ville qu'il dirige depuis 2001 et qu'il laisse, selon ses dires, avec un chiffre d'affaires 2012 de 360 millions d'euros d'euros auquel s'ajoutent les recettes externes (DSP, Sem, EPCI… hors contributions de la Ville) de 287millions d'euros soit un total consolidé de 597 millions d'euros

"Nous avons essayé de mettre en place des méthodes qui se rapprochent davantage de la société privée que de la collectivité", résume l'ancien publicitaire, président, au moment de son basculement dans la vie politique, de DDB International, alors première agence de publicité au monde avec 16.000 collaborateurs.

Il associe à cette entreprise Max Artuso, son adjoint aux finances et Alain Jouanjus, son directeur général des services. Et l'ancien président du PSG de raconter comment à son arrivée, il n'a pas hésité à mouiller le maillot, pour aller "vendre des chambres d'hôtel en Arabie Saoudite, car après le 11 septembre, j'étais à la tête d'une entreprise qui n'avait plus de clients", sous-entendant la frilosité des Américains à voyager et traverser l'Atlantique.

Leçon de méthodes

"Nous nous sommes fixés des objectifs doubles : investir dans ce qui ne l'avait pas été et remplacer de la mauvaise dette par de la bonne. Nous avons notamment trouvé un endettement lié à des contentieux pour un montant de 220 M d'euros".

L'adjoint en charge des Finances, Max Artuso, dévoile une logique non pas pensée "budgétairement mais sur la durée du mandat", appuyée par la caution d'une agence de notation. C'est à la surveillance de Standard's & Poors que la ville la plus glamour de France pour les Anglo-saxons se livre chaque année depuis 2002 : en août dernier, l'une des big three lui attribuait la note AA (qui serait la note la plus élevée pour une collectivité) pour la 3e année consécutive.

South Beach Miami

"Nous avons parié sur l'attractivité de la Ville", explique Bernard Brochand. "Sans cela, les entreprises ne viennent pas s'installer. Les salons BtoB génèrent 830 M d'euros de recettes indirectes. On dénombre 93 marques de luxe dont une réalise à elle seule 35 M d'euros de chiffre d'affaires localement", comptabilise le maire qui raccroche les gants.

Côté urbanisme, c'est Ocean Drive, lance Bernard Brochand, en référence à la célèbre avenue située à South Beach au sud de Miami aux hôtels style art déco.

"Nous avons décidé de faire de Cannes une ville-jardin. À partir du moment où vous détenez une stratégie urbaine, elle guide toutes vos priorités".

Pas de matraquage fiscal

Bernard Brochand rappelle que "depuis 13 ans, nous n'avons procédé à aucune augmentation des taux d'imposition : taxe d'habitation, taxe foncière bâti, non-bâti ou contribution foncière des entreprises", assure l'édile.

À cet égard, il ne cesse de répéter - sa ville est très souvent exposée médiatiquement pour son endettement "record" - que le calcul de la dette par habitant doit prendre en compte la population en résidence secondaire, comme l'a indiqué la Cour des Comptes, et ainsi, que cette dette se situe donc à 2.010 euros/habitant, bien en-dessous de la moyenne nationale de 2.377 euros/habitant. Il ajoute que l'autofinancement, avec 260 millions d'euros de recettes et moins de 230 millions d'euros de dépenses, est important. Il rappelle que 656 millions ont été investis entre 2001 et 2013 dans la voirie, les écoles, les crèches, le Palais des Festivals, les ports communaux… , que 2 milliard d'euros d'investissements (public et privé) ont été dédiés au nouvel hôpital, à la gare SNCF, au Majestic et aux logements sociaux…

La loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU) votée en 2000 oblige les communes de plus de 3.500 habitants à avoir un taux de logements sociaux d'au moins 20 % sur leur territoire. Une nouvelle version de la loi portée par la ministre du Logement Cécile Duflot a été adoptée en décembre 2012 et prévoit un relèvement de 20 à 25 % du nombre de logements sociaux, applicable depuis le 1er janvier 2014.

Cannes affiche un taux de 16,5 %. Certes, la ville est l'une des meilleures élèves du département (devant Nice, Antibes, Grasse...) mais est à la traîne par rapport à des villes comme Marseille, Aix-en-Provence, Aubagne, Orange, Cavaillon, qui sont au-delà ou proche des 20 % (comme Marseille).

Désendettement

Le désentettement se poursuit, rappelle Marx Artuso : la dette à 250 millions d'euros "ne représente que 6,8 ans d'épargne brute", ajoutant qu'aucun emprunt n'est toxique. Un bilan que Philippe Tabarot, l'autre candidat de la droite, qui affrontera David Lisnard (l'actuel premier adjoint) aux municipales, s'est empressé de critiquer dénonçant une dette "qui explose", mais sans plus argumenter.

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Commentaires 2
à écrit le 13/03/2014 à 11:28
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FAUX MR BROCHAND

à écrit le 11/03/2014 à 19:03
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bravo !Mr brochand

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