Bach, ce grand amoureux

L'ensemble Le Palais Royal a programmé une série de concerts autour du thème de Bach et l'amour. En mettant surtout à l'honneur des oeuvres démontrant l'attirance du Kantor pour les plaisirs terrestres et son plaisir à mettre en musique les mariages des autres.
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L'amour chez Bach ne peut-il être que sacré ? Le Kantor de Leipzig n'a-t-il eu pour unique passion que celle de Dieu ? Si l'on se fie à la richesse de ses oeuvres sacrées, on pourrait avoir la facilité de le dire. Mais Bach est un homme qui a lui même aimé et pas seulement des icônes ou des représentations mentales. Sa première femme tout d'abord qu'il épouse à l'âge de 22 ans et avec laquelle il a quatre enfants. Sa seconde épouse ensuite, Anna Magdalena, remarquable chanteuse avec laquelle il a 13 enfants, dont seulement six survivront. Et contrairement à ce que l'on peut penser, Bach est un bon vivant qui aime la bonne chaire et festoyer. L'amour dans toutes ses dimensions ne lui sont donc pas inconnues, loin de là. C'est notamment autour de ce thème que l'ensemble Le Palais Royal, dirigé par Jean-Philippe Sarcos a construit sa saison 2012/2013. Un premier volet vient de se clore. Il regroupait notamment la sinfonia de la cantate BWV 49, grande page d'apparat invitant les hôtes à la fête des noces mais aussi la cantate nuptiale BWV 202, cantate surprenante et très peu jouée où Bach nous fait ici penser à Botticelli en évoquant Flore, l'Amour et Phoebus pour dépeindre l'amour naissant de deux fiancés s'épanouissant dans le mariage. Musiques gaies, virevoltantes, où l'on reconnaît parfaitement le maître dans leur construction et dans leur incomparable brio. Un deuxième volet est prévu en février 2013 avec des concerts aussi bien à Paris qu'en province (Rouen, Lyon, Rennes). Au menu, cette fois, d'autres morceaux témoignant de la foi du maître aussi bien dans l'amour terrestre que spirituel avec notamment la cantate BWV 150, merveilleux chant d'espérance et d'amour et le concerto pour hautbois et violon BWV 1060, dialogue amoureux symbolisé par les deux instruments qui se répondent tour à tour pour terminer à l'unisson tel un baiser. A noter que ces concerts sont présentés et commentés par Gilles Cantagrel, grand musicologue. Une très bonne idée, car cet érudit nous plonge avant chaque morceau dans l'intimité de Bach et de sa vie au quotidien, nous narrant quelques anecdotes et les principales caractéristiques des morceaux que l'on va écouter. A la fin du concert, on en sait vraiment beaucoup plus sur ce monstre sacré de la musique tout en ayant une approche très simple, humaine de lui.

Jean-Philippe Sarcos et Le Palais Royal ont également voulu mettre à l'honneur, cette année, un contemporain de Bach (il est né la même année que lui), à savoir Haendel. Avec une série de concerts en mai et juin prochains autour d'oeuvres connues et méconnues. Notamment le concerto pour orgue en fa majeur opus 4 ou le Te Deum de Dettingen. L'occasion également de plonger dans la musique brillante de cet autre amoureux des prouesses musicales et des pages profanes. Avec sans doute la composition de la plus belle oeuvre sacrée qui soit : Le Messie. De savoureux moments en perspective pour tous les amoureux de la musique baroque. D'autant que presque tous les concerts ont lieu dans des Eglises ou cathédrales à l'acoustique parfaite, les voix des chanteurs et chanteuses s'élevant jusqu'au sommet de ces édifices conçus pour élever jusqu'à l'infini l'âme de ses fidèles...

Le Palais Royal
Réservations :
Internet : www.ensemble-palaisroyal.com
Tel : 01.45.20.82.56

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