
Dans le billet Nous sommes en Robotcène, j'expliquais comment nous sommes passés de l'ère où l'homme a dominé la nature à l'ère où la machine est dans la complémentarité intime de l'homme.
Une génération regroupe des individus ayant vécu autour de leurs 20 ans des événements fédérateurs. On parle de la génération « Libération », née entre 1920 et 1930 ayant eu environ 20 ans à la Libération, en 1944. Ils vivent alors un événement fédérateur. Les générations d'après-guerre ont un âge plus tardif (25 ans) et sont plus longues.
La génération baby-boomer est née entre 1945 et 1955, élargie à 1960-1965, elle vit le début des Trente Glorieuses et l'emploi pour tous. Ce sont les « soixantehuitards » qui se caractérisent aujourd'hui par leur entrée en retraite.
Puis il y a eu la génération « crise », la génération X (1960-1965/1975-1980), la première génération confrontée au chômage de masse, coincée entre la génération des « boomers » et la génération Y, qui la bouscule.
La génération Y ou génération Erasmus (1975-1980/1990-2000) est le plus grand choc générationnel de l'humanité : pour la première fois, les enfants apprennent à leurs parents à se servir de leurs outils quotidiens, téléphones puis smartphones, ordinateurs puis tablettes.
En entrant sur le marché du travail, cette génération impose aux entreprises le BYOD (« Bring your own device » pour « apportez vos appareils personnels »), car elle a dans sa poche des outils plus perfectionnés que ceux que l'entreprise propose. Pour la première fois, les salariés imposent des outils aux entreprises.
La génération qui suit, née après 2000, est celle des alphas. Cette génération naît avec le smartphone et la tablette. Selon Common Sense Media (société californienne), 10% des moins de 2 ans ont utilisé un smartphone en 2011, 38% en 2013 !
Cette génération parle le « Google ». Leur prothèse de lien (avec les amis, l'information, le commerce) est en main, la connaissance est à portée de clic.
L'enseignement s'inverse : apprendre à la maison, faire les exercices avec les enseignants en classe. L'école 42 de Xavier Niel en est un prototype.
La génération alpha est une rupture avec… le lycée napoléonien. L'anthropocène est révolu. Le savoir est un acquis, place à la création, à l'imagination, à l'intuition. La génération alpha est le début d'un temps nouveau.
Je repars en plongée.
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L'ouvrage le plus récent de Philippe Cahen :
Les Secrets de la prospective par les signaux faibles, Éditions Kawa, 2013.
elle dessine, grimpe, fait du vélo aussi... un gamin ca fait tout ce qui se fait en son temps, surtout si papa le fait.
d'un autre coté j'imagine être moi-même (génération couillon) aujourd'hui et je me rend compte que j'aurais moins à ramer pour apprendre l'électronique à 8 ans, plein de cours, des MOOC, des forum de geeks, ingénieurs et étudiants, de livres +/- piratés, d'achat sur internet...
a mon avis ca va révéler des gens très étranges que l'école ne pourra que ravager...
et sinon ceux qui ne chercheront pas eux n'iront pas loin, sauf a avoir une crise de la quarantaine et passer leur doctorat en MOOC après un travail de gardien d'immeuble...
une démassification de l'éducation. la fin de l'école? l'individualisation du savoir ?
Internet comme l'imprimerie a sauvé notre civilisation du suicide idéologique que j'entend résoner ici... mais personne ne le sais, ni ne se doute que tous les plans visant a sauver notre économie et notre planète n'auront fait que gaspiller des milliers de milliards.
Internet fait déjà que le système de pensée des jeunes, mais aussi des quadra et autre, sont balkanisés... il y a des conspirationistes, des gens qui suivent la musique, ou qui on découvert le vrai graal... sachant que en cas de pensée de groupe (Groupthink) il est très difficile de savoir qu'on est dans l'illusion, la balkanisation idéologique est une chance...
le centralisme idéologique est la mort de l'évolution.
mais le monde académique ne va pas se laisser décentraliser comme ca.
nature et Science sont attaqués mais se battent pour défendre le consensus unique dont ils vivent, car ils le créent et le permettent.
a y réfléchir discuter en génération n'est peut être pas si sensé, car c'est plutot une phase qui change toutes les génération.
la phase actuelle change les alpha, mais aussi les X, les Y, les 68, les après guerre, se mettent tous à leur façon aux MOOC, que ce soit boowa et koala, ou le travail de veille technologique que je fait malgré mon travail.
une piste a creuser, mais attention a cette notion de génération.
Puis dites-vous que vous êtes l'arrière grand-père ... de la petite-fille de votre fille ...
Et Michel Serres est éminemment modeste quant à son propre jugement de l'avenir ce qui le rend d'autant plus intéressant.
Non j'ai 27 ans , mais je suis très critique envers le devenir de notre société qui enfante à grande échelle une génération de décérébrés . Remarquez que cela sera très utile pour les élites , puisqu'il est plus facile de manipuler un simplet qu'une personne intelligente .
En France , pays élitiste par excellence sous de faux airs de pays égalitaire , seuls une petite partie des jeunes est instruite . La désinstruction , voilà l'avenir de ce pays ...
J'ai effectivement noté que le monde futur fait souvent peur à ceux qui devraient en être les moteurs : ceux de votre génération. Et c'est très inquiétant.
Justement, le savoir est en perte de vitesse, et justement cette génération explose dans son ignorance et son inculture... Des grands, penseurs, s'imaginent un monde de jeunes qu'ils ne connaissent réellement pas, mais les qualifie déjà de supérieurs... Des nains qui prennent d'autres nains pour des géants. On est mal barrés !
Oui, parce que jusqu'à présent les générations était le début d'un temps ancien. Décidément avec PHILIPPE CAHEN on en apprend tous les jours.
Vous parlez de choses que vous ne maitrisez pas.
Simple exemple la génération alpha quid du développement du pays ? Du niveau technologique.
Enfin dire que les enfants apprennent aux parents ? PArents de quel age 65 70 ans ? Cela a toujours été le cas.
Personnellement je ne vois aucun enfant ni ados apprendre à ses parents à utiilser un smartphone....
Bref bel article / chronique inutile et sans réflexion.
Sans parler du fait qu'une bonne éruption solaire ou un petit réchauffement climatique tuera cela dans l'œuf
Y aurait pas de mal à faire un peu de prospective ok, mais l'auteur se serait fait ramasser par les commentateurs avisés (et grincheux) du site....
Vous m'avez fait rire (jaune) avec votre éruption solaire, un brin pessimiste malgré le printemps? Amicalement
effectivement le savoir, la connaissance ne doit plus etre l'élément central de l'école (à ceux qui vont dire que ce n'est pas déjà le cas, je leur répond juste : regardez sur quoi sont notés les élèves) ! L'école et les profs doivent tout d'abord admettre que le savoir n'est plus uniquement dans leur main (ou dans leur cerveau), mais est à portée de tous grace à internet. Ils doivent donc apporter une valeur ajoutée encore plus grande : celle de la bonne utilisation et assimilation du savoir ! Comment aller chercher les connaissances ? lesquelles acquérir et surtout à quel moment ? Ils doivent transformer leur rôle d'apprenant en celui de coach. Le rôle des Profs va devenir encore plus grand, plus important. C'est par cette évolution que nos enfants pourront s'adapter et interagir avec le futur monde, car ce dernier évolue de plus en plus vite...