Wall Street repasse dans le rouge malgré l'indice ISM pour les services

Les places américaines repartent à la baisse ce mercredi, les mauvais résultats d'entreprises ayant pris le dessus sur les bonnes nouvelles du jour (l'indice l'ISM services et les chiffres de l'emploi dans le secteur privé). Le Dow Jones perd ainsi 1,51% à 7,957 points, le Nasdaq recule de 0,08% à 1.515 points et le S&P 500 cède 0,75% à 832 points.

Wall Street est de nouveau en baisse ce mercredi, après avoir début la séance dans le vert, poursuivant ainsi le rebond de la veille. Mardi, les indices new-yorkais ont en effet progressé en fin de séance, portés par les espoirs de négociations au Sénat entre républicains et démocrates, qui pourraient permettre d'éviter un blocage parlementaire du plan de relance de l'économie de plus de 800 milliards de dollars proposé par Barack Obama. Ce mercredi, les marchés sont quelque peu rassurés par les chiffres de l'emploi privé et par le rebond de l'indice ISM services. Mais plusieurs groupes ont publié des résultats trimestriels décevants.

Le Dow Jones perd ainsi 1,51% à 7,957 points, le Nasdaq recule de 0,08% à 1.515 points et le S&P 500 cède 0,75% à 832 points.

Sur le front des statistiques, le secteur a privé américain a détruit moins d'emplois que prévu en janvier. Selon les chiffres du cabinet en ressources humaines ADP, 522.000 emplois ont été supprimés le mois dernier. Les économistes tablaient sur 530.000 suppressions de postes. ADP a par ailleurs revu à la baisse son chiffre de décembre, passant à 659.000 contre 693.000 annoncés initialement. C'est la première fois depuis septembre que le nombre de destructions de postes baisse d'un mois sur l'autre. Des chiffres rassurants à deux jours des statistiques officielles du marché de l'emploi, publiés ce vendredi par le département du Travail. Les marchés tablent là sur une stabilité de la hausse du chômage, avec 525.000 suppressions de postes contre 524.000 en décembre

Par ailleurs, la baisse de l'activité dans les services, qui représentent environ 80% de l'économie américaine, a ralenti au mois de janvier. L'indice ISM des directeurs d'achats du secteur est ainsi ressorti en hausse, à 42,9 points contre 40,1 en décembre. Les économistes s'attendaient au contraire à un repli de cet indicateur, à 39 points. Un indice de 50 marque la limite entre une croissance et une contraction de l'activité. Celle des services ralenti donc toujours mais dans une ampleur moins importante.

Du côté des valeurs, Bank of America a plongé de 11,32% à 4,70 dollars sous l'effet de rumeurs de marché faisant état d'une possible nationalisation de la première banque américaine en termes d'actifs. L'établissement de Caroline du Nord a déjà reçu une nouvelle aide de l'Etat de 20 milliards de dollars début janvier pour lui permettre de digérer le rachat de la banque d'affaires Merrill Lynch dont les pertes ont dépassé les 15 milliards de dollars au quatrième trimestre 2008. Sans ces dernières, Bank of America a perdu 1,79 milliard de dollars sur la même période, sa première perte en 17 ans.

Kraft Foods plonge de 9,15% à 26,11 dollars. Le groupe alimentaire a accusé une chute de 72% de son bénéfice au quatrième trimestre, en raison notamment d'importants coûts de restructuration, à 163 millions de dollars. Hors exceptionnels, les profits ressortent à 43 cents par action, un cent de moins que les attentes des marchés. Ces derniers sanctionnent surtout l'abaissement des objectifs de Kraft Foods, qui ne s'attend plus qu'à un bénéfice par action (BPA) de 1,88 dollar, contre 2 dollars précédemment. La prévision de croissance organique des ventes a été ramenée de 4 à 3%.

Time Warner recule de 3,68% à 9,42 dollars. Le numéro un mondial des média est passé dans le rouge au quatrième trimestre, suite à l'amortissement accéléré de plus de 24 milliards de dollars d'écarts d'acquisition. Sa perte nette atteint 16,03 milliards de dollars sur les trois derniers mois de 2008. Hors exceptionnels, le groupe affiche un BPA de 23 cents, contre 26 cents attendus par les marchés. Time Warner, pénalisé par les difficultés récurrentes de sa filiale Internet AOL, anticipe une stagnation de ses bénéfices cette année par rapport aux 63 cents par action enregistrés en 2008. Les analystes tablaient jusque là sur 99 cents.

Egalement en forte baisse, Walt Disney chute de 7,86% à 19 dollars. Le groupe de médias et de loisirs a dégagé un bénéfice net de 845 millions de dollars au titre du premier trimestre de son exercice décalé 2008-09. Cela représente un repli de 32% par rapport à l'année précédente. Par action, les profits s'élèvent à 45 cents alors que les analystes attendaient 51 cents. Le groupe affiche notamment de piètres performances dans ses activités de studios de cinéma, de ventes de DVD et de jeux vidéo.

Costco Wholsale abandonne 6,81% à 42,98 dollars. La chaîne de magasins d'entrepôts a annoncé ce mercredi que son bénéfice serait inférieur aux attentes au deuxième trimestre. Le groupe tablait jusque là sur un BPA de 70 cents, contre 71 pour les investisseurs. Par ailleurs, Costco a fait état d'une chute de 2% de ses ventes au mois de janvier, à nombre de magasins comparables, imputable surtout à la baisse des prix de l'essence et à des effets de change.

Eastman Kodak plonge de 6,89% à 4,19 dollars. Le groupe américain d'imagerie prévoit désormais une perte plus importante que prévu pour 2009, tablant sur un chiffre compris entre 200 et 400 millions de dollars. Son chiffre d'affaires devrait reculer de 12 à 18% cette année. Les analystes tablaient de leur côté sur une perte de 35 millions de dollars, pour des revenus en repli de 10%. La semaine dernière, Kodak a annoncé la suppression de 4.500 emplois, soit 18% de ses effectifs.

Du côté des hausses, Electronic Arts s'adjuge 11,42% à 17,27 dollars. Pourtant, l'éditeur américain de jeux vidéo a connu un huitième trimestre consécutif de pertes, avec un déficit 641 millions de dollars au titre de son troisième trimestre. Hors coûts de restructuration et autres éléments exceptionnels, EA a dégagé un bénéfice par action de 56 cents, bien inférieur aux 88 cents attendus par les marchés. Et le numéro deux mondial du secteur n'exclut pas la possibilité d'enregistrer une nouvelle perte lors de son exercice 2009-10. Les marchés saluent en revanche la réduction de 11% des effectifs, soit 1.100 postes supprimés.

Enfin, MetLife prend 3,79% à 29,60 dollars. Le numéro un américain de l'assurance-vie a vu son bénéfice net reculer de 12% au quatrième trimestre 2008, à 954 millions de dollars. Hors exceptionnels, le groupe a dégagé 19 cents de profits par titre, là où les analystes avaient anticipé 14 cents.

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