Wall Street repart à la hausse malgré la dégradation de l'emploi privé

Les places américaines ont rebondi ce mercredi, après avoir touché mardi de nouveaux plus depuis douze ans. La perspective d'un nouveau plan de relance chinois éclipse la nouvelle dégradation marquée du marché de l'emploi. Le Dow Jones prend ainsi 2,23% à 6.876 points, le Nasdaq progresse de 2,48% à 1.354 points et le S&P 500 gagne 2,38% à 713 points.

Léger retour à l'optimisme ce mercredi à Wall Street alors que les marchés spéculent sur un nouveau plan de relance en Chine, en plus des 585 milliards de dollars déjà débloqués en novembre. Du coup, la nouvelle dégradation de l'emploi dans le secteur privé en février passe au second plan. Surtout que l'indice ISM services est ressorti supérieur aux attentes.

Après avoir frôlé la barre des 4% de hausse, les indices new-yorkais ont réduit leur gains en fin de séance. Le Dow Jones prend ainsi 2,23% à 6.876 points, le Nasdaq progresse de 2,48% à 1.354 points et le S&P 500 gagne 2,38% à 713 points.

Sur le front des statistiques, le secteur privé a détruit 697.000 emplois en février, selon les chiffres du cabinet de conseil en ressources humaines ADP. Cette nouvelle dégradation du marché de l'emploi est bien supérieure aux attentes des marchés, qui tablaient sur 630.000 suppressions. En outre, le chiffre du mois de janvier a largement été revu à la hausse, passant à 614.000 postes détruits au lieu des 522.000 annoncés initialement. Le département du Travail publiera ce vendredi les chiffres officiels. Les analystes s'attendent à 650.000 suppressions d'emplois, après 598.000 en janvier.

Par ailleurs, la dégradation de l'activité du secteur des services s'est accentué en février. L'indice ISM des directeurs d'achats du secteur est ainsi ressorti en baisse le mois dernier, à 41,6 points, contre 42,9 points en janvier. Les économistes attendaient toutefois une contraction encore plus marquée, avec un indice de 41 points. C'est le cinquième mois consécutif que cet indice est inférieur au seuil de 50 points, au-dessous duquel il traduit une contraction de l'activité.

Du côté des valeurs, American International Group (AIG) progresse est stable à 43 cents. Les assureurs Prudential et Manulife ont fait des offres préliminaires pour acquérir tout ou partie de la filiale asiatique de l'ancien numéro un mondial de l'assurance, American International Assurance (AIA). Selon des sources proches du dossier, le montant de la transaction pourrait atteindre les 40 milliards de dollars. Cette cession s'inscrit dans le cadre du plan de renflouement d'AIG afin de rembourser les aides publiques reçues pour éviter la faillite. Le groupe a enregistré une perte de 62 milliards de dollars lors des trois derniers mois de 2008. Du coup, un troisième plan de sauvetage a été décidé pour lui éviter la faillite, par lequel le gouvernement américain s'engage notamment à injecter quelque 30 milliards de dollars supplémentaires.

Prudential Financial grimpe de 7,13% à 13,82 dollars, Metlife s'adjuge 7,29% à 14,72 dollars et Hartford Financial s'envole de 11,02% à 5,14 à dollars. Selon Bloomberg, l'assureur américain serait en discussions en vue de céder la plus grande partie de sa filiale d'assurance-vie au canadien Sun Life. Fragilisé par la crise financière, le groupe a demandé l'aide de l'Etat américain. Fin 2008, le numéro un européen de l'assurance, l'allemand Allianz, a annoncé qu'il allait investir 2,5 milliards de dollars dans Hartford.

Les valeurs bancaires ne parviennent toujours pas à rebondir, bien au contraire. Citigroup, qui a perdu plus de 50% de sa valeur sur les trois dernières séances, perd à nouveau 7,38% à 1,13 dollar. L'action de la banque new-yorkaise reste encore l'une des plus échangées sur les marchés américains, devancée ce mercredi par celle de General Electric. Bank of America abandonne 1,37% à 3,59 dollars, JPMorgan cède 8,14% à 19,30 dollars et Wells Fargo recule de 9,47% à 9,66 dollars. En revanche, les banques d'affaires Goldman Sachs et Morgan Stanley gagnent respectivement 3,76% à 85,47 dollars et 6,71% à 19,40 dollars.

Les compagnies pétrolières regagnent également du terrain alors que les cours du pétrole ont fortement augmenté après la publication des stocks hebdomadaires américains en produits pétroliers, repassant au dessus de la barre des 45 dollars. Exxon Mobil prend 2,05% à 65,68 dollars, Chevron progresse de 2,68% à 59,28 dollars et ConocoPhillips s'adjuge 5,05% à 37,05 dollars. Et le géant de l'aluminium Alcoa grimpe de 12,84% à 6,24 dollars.

General Motors gagne 10,05% à 2,19 dollars. Le premier constructeur automobile américain a vu ses ventes fondre de 53% en février aux Etats-Unis. Une performance inférieure aux attentes, qui s'explique en partie par la volonté du géant de Detroit de se désengager du marché professionnel, moins rentable que les ventes aux particuliers. Par ailleurs, GM aurait reçu plusieurs marques d'intérêts pour sa filiale suédoise Saab qu'il souhaite vendre. De son côté, Ford progresse de 3,31% à 1,87 dollar. Ses ventes ont chuté de 48% en février.

Sur le secteur de la distribution, Costco Whosale s'adjuge 0,29% à 40,81 dollars. Le numéro un américain des magasins d'entrepôt a annoncé mercredi une baisse de 27% de son bénéfice au titre de son deuxième trimestre, à 240 millions de dollars. Par action, les profits ressortent à 74 cents, contre seulement 60 cents escomptés par les marchés. Le chiffre d'affaires s'est établi à 16,5 milliards de dollars sur la période, en baisse de 1%.

Du côté des baisses, General Electric chute de 5,56% à 6,62 dollars. Le titre est temporairement passé sous la barre des 6 dollars ce mercredi, pour la première fois depuis 1991 sous l'effet de rumeurs d'une possible augmentation de capital. Des rumeurs démenties ce merdredi. Les marchés craignent également que les agences de notation ne dégradent les notes de la dette du conglomérat, l'un des derniers groupes industriels à encore bénéficier de la note maximale triple A. L'annonce vendredi dernier d'une division par trois du dividende, passant de 31 à 10 cents, n'a pas suffi à rassurer les investisseurs.

Google cède 2,02% à 318,92 dollars. Son PDG, Eric Schmidt, a prévenu que le premier moteur de recherche sur Internet n'était pas immunisé contre la dégradation économique mondiale. Il a ainsi averti que les deux prochains trimestres seraient très difficiles, en raison du ralentissement des dépenses publicitaires, notamment dans le secteur de l'automobile, du tourisme et de l'industrie financière.

Enfin, Palm chute de 4,34% à 7,8 dollars. Le fabricant de téléphones portables et d'assistants numériques s'attend à une division par plus de trois de son chiffre d'affaires au premier trimestre. Il table ainsi sur des ventes comprises entre 85 et 90 millions de dollars, contre 312 millions l'an passé à la même époque et 158 millions attendus par les marchés. Le groupe traverse une période très difficile et mise tout sur la sortie prochaine de son téléphone Pre au deuxième semestre 2009.

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Commentaires 3
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Pauvres financiers... Toujours aussi prompts à s'enflammer, et encore plus à déprimer! Ce sont vraiment des nouilles! Et on les laisse encore diriger les affaires? Là, les nouilles, c'est nous!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Ouf la chine va remettre des milliards pour relancer quoi ? Oups j'oubliais, ce n'est pas important ! 600000 jobs détruit, que de bonnes nouvelles merci à tous ces financiers pour avoir une telle sagesse. Encore quelques uns qui viennent de se fair...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les "marchés" fêtent la mise en place du dernier élément du puzzle qui nous conduit droit à l'abysse. Explication : la Chine va relancer son économie avec les centaines de milliards qui servaient à acheter de la dette américaine. Qui va se substituer...

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