Wall Street a marqué une pause ce vendredi dans sa tendance haussière. L'optimisme est de retour chez les investisseurs, estimant que le pire de la crise économique est passé après la publication de plusieurs statistiques plutôt rassurantes. Le Nasdaq est repassé jeudi en territoire positif depuis le 1er janvier, s'adjugeant 0,6% de gain après avoir touché son plus bas niveau en cinq ans début mars. Quant à l'indice élargi S&P 500, il pourrait enregistrer sa plus forte hausse mensuelle depuis 1974.

Ce vendredi, le Dow Jones perd ainsi 1,87% à 7.776 points, le Nasdaq recule de 2,63% à 1.545 points et le S&P 500 cède 2,03% à 816 points.

Sur le front des statistiques, Les dépenses de consommation des ménages américains ont augmenté en février pour le deuxième mois consécutif. Elles ont progressé de 0,2% par rapport à janvier. Une performance conforme aux attentes des économistes. En outre, la hausse de janvier a été revue à la hausse, de 0,6% à 1%. En revanche, les revenus des ménages ont reculé de 0,2%, contre un repli de 0,1% attendu par les marchés.

Par ailleurs, l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan est ressorti supérieur aux attentes au mois de mars, à 57,3. Les analystes tablaient sur une progression inférieure, à 56,6 après 56,3 en février. Le chiffre définitif publié ce vendredi est également meilleure que la précédente estimation de 56,6.

Du côté des valeurs, General Motors bondit encore de 6,16% à 3,62 dollars, après avoir grimpé de 14% jeudi. Le premier constructeur automobile américain ne devrait pas être en mesure de présenter un plan de restructuration avant le 31 mars, comme exigé par le Congrès en échange d'un prêt relais de 13,4 milliards de dollars. Mais l'administration américaine devrait lui accorder un délai de 30 jours supplémentaires, notamment pour poursuivre les négociations avec les détenteurs de ses obligations. Dans le cadre du plan de sauvetage du géant de Detroit, il est en effet démandé à GM de réduire de deux tiers les sommes qui leur sont dues, en convertissant ces obligations en actions.

L'équipementier automobile Johnson Controls abandonne 2,79% à 12,54 dollars. Face au ralentissement du marché automobile, dont les ventes pourraient encore avoir chuté de 40% au mois de mars selon les prévisions du cabinet spécialisé Edmunds, le groupe va fermer dix usines d'ici à 2010. Aucun détail n'a pour l'instant été communiqué sur le nombre de suppressions de postes. Par ailleurs, il a indiqué que sa production serait inférieure cette année à ses prévisions de décembre.

Accenture plonge de 13,45% à 27,66 dollars. Le groupe américain de conseil en informatique a pourtant vu ses bénéfices augmenter très légèrement au titre de son deuxième trimestre, à 411 millions de dollars. Par action, cela représente 63 cents, un cent de plus que les attentes des analystes. Mais les marchés sanctionnent lourdement la révision à la baisse des prévisions de résultats pour le trimestre en cours. Le bénéfice par action (BPA) est désormais attendu entre 2,60 et 2,67 dollars, contre une fourchette précédente allant de 2,78 à 2,85 dollars. Les investisseurs escomptaient de leur côté 2,79 dollars.

Bristol-Myers Squibb recule de 2,04% à 20,66 dollars. Le groupe pharmaceutique américain a accepté de verser 2,1 millions de dollars pour mettre un terme à un différend avec la Federal Trade Commission (FTC), l'autorité américaine de la concurrence, affirme ce vendredi le Wall Street Journal. La FTC reprochait au groupe d'avoir dissimulé en mars 2006 un accord amiable avec le groupe canadien Apotex afin que ce dernier renonce au lancement d'une copie générique du Plavix, l'anticoagulant vedette commercialisé par BMS et le français Sanofi-Aventis.

Enfin, KB Home s'adjuge 6,29% à 15,05 dollars. Le cinquième constructeur américain a réduit sa perte nette au titre du premier trimestre de son exercice décalé 2008-09, à 58,1 millions de dollars contre 268,2 millions un an auparavant. Par action, le déficit s'élève à 75 cents, là où les analystes anticipaient 95 cents. Le chiffre d'affaires a fondu de 75% sur la période, à 307,4 millions de dollars.