Les financières attaquées, inquiétudes sur la dette de Dubaï

Le secteur financier a dégringolé ce jeudi en Bourse en raison des inquiétudes sur l'éventuelle exposition des banques européennes à des problèmes de dette à Dubaï. Credit Suisse estime cette exposition à environ 13 milliards d'euros.

Le coup de tabac qui frappe ce jeudi les marchés financiers touchent en premier les valeurs bancaires. Les investisseurs redoutent une éventuelle exposition à des problèmes de dette à Dubaï.  L'émirat a en effet annoncé mercredi qu'il allait demander aux créanciers de deux de ses principales entreprises, dont le groupe phare de l'émirat Dubaï World, de rééchelonner leur dette.

Sur la place de Paris, Axa chute de 5,36% à 15,99 euros. Société Générale décroche de 5,48% à 45,62 euros, Dexia de 5,11% à 4,92 euros, Crédit Agricole de 5,19% à 13,79 euros et BNP Paribas de 5,06% à 53,85 euros. Sur le SBF 120, Natixis plonge de 7,11% à 3,44 euros.

Mais les banques françaises ne sont pas les seules à souffrir. L'indice DJ Stoxx des banques européennes chute ainsi de 4,5%. L'espagnole Banco Santander perd 3,3% tandis que la première banque allemande Deustche Bank décroche de 6%. A Londres, Barclays chute de 7,97%, Lloyds Banking Group (LBG) de 5,75% et RBS de 7,75%. Les banques suisses UBS (-4,73%) et Credit Suisse (-5,42%) sont aussi attaquées.

Selon une note de Credit Suisse publiée ce jeudi, l'exposition des banques européennes à la dette de Dubaï et des sociétés qui lui sont rattachées est estimée à environ 13 milliards d'euros. Les analystes de la banque précisent que l'exposition des banques européennes au Moyen-Orient ne dépasse pas 1 à 2% de leurs engagements, Dubaï n'en représentant qu'une portion.

Dans l'hypothèse où Dubaï et ses entités parapubliques feraient défaut sur 50% de leur dette, estimée au total à 80 milliards de dollars, la facture se monterait à 5 milliards d'euros pour les banques européennes, ce qui induirait une augmentation de 5% de leurs provisions pour 2010. Mais selon des analystes interrogés par Dow Jones Newswires, l'exposition serait supérieure au montant estimé par Credit Suisse et atteindrait environ 26 milliards d'euros.

Dans sa note, Credit Suisse cite de nombreux noms de banques européennes, notamment les britanniques HSBC, RBS et Barclays, ainsi que les françaises BNP Paribas et Calyon (filiale de banque de financement et d'investissement du Crédit Agricole), l'allemande Deutsche Bank et la suisse UBS. Pour tenter de rassurer, certains établissements ont été obligés de communiquer. Le réassureur allemand Munich Re a fait savoir qu'il n'avait pas d'investissements à Dubaï.

Interrogé par l'AFP (Agence France Presse), Calyon a indiqué que son exposition était "faible" et qu'elle concernait notamment des crédits syndiqués (crédits accordés à une société par plusieurs banques). Credit Suisse a pour sa part estimé que son exposition n'était "pas significative", tandis qu'UBS s'est refusé à tout commentaire. Le néerlandais ING a, lui, fait savoir que son exposition était "gérable" et qu'il n'avait "pas de raison de revoir ses prévisions de coût du risque" (impayés de clients).

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