Wall Street reste prudente ce vendredi à l'ouverture. Malgré la progression plus forte que prévu du Produit intérieur brut américain et de la confiance des consommateurs, les indices new-yorkais ne s'offrent qu'une légère hausse. Mais les craintes liées à la dette de la Grèce et à la perspective de mesures chinoises pour ralentir leur économie demeurent et continuent à peser sur les marchés.

Vers 16h20, le Dow Jones progresse de 0,74% à 10.195 points, le Nasdaq prend 0,62% à 2.193 points et le S&P 500 gagne 0,71% à 1.092 points.

Sur le front des statistiques, le Produit intérieur brut américain a progressé de 5,7 % en rythme annuel au quatrième trimestre. Cette hausse est la plus forte depuis le troisième trimestre 2003. Elle est en outre bien supérieure aux attentes des économistes, qui tablaient sur un gain de 4,6%. Mais en excluant l?évolution des stocks, les ventes finales affichent un gain de 2,2%, à peine au-delà des attentes. Sur l'ensemble de 2009, la première économie mondiale s?est contractée de 2,4%. Il s?agit de son premier repli depuis 1991 et de la baisse la plus marquée depuis 1946.

Par ailleurs, l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan du mois de janvier a été revu à la hausse. Il ressort finalement à 74, au plus haut depuis janvier 2008, contre 72,8 en estimation initiale. En décembre, il s'établit établit à 72,5. Ce chiffre est particulièrement observé par les économistes - qui misaient sur 73 - alors que la consommation des ménages représente le principal moteur de la croissance américaine.

Enfin, la croissance de l?activité autour de Chicago s?est donc renforcée en début d?année. L?indice PMI des directeurs d?achats de la région de Chicago a progressé en janvier, passant de 58,7 à 61,5. Il touche ainsi son plus haut niveau depuis novembre 2005. Les économistes misaient au contraire sur un repli de cet indicateur, à 57,4. Un chiffre de 50 marque la frontière entre une contraction et une croissance de l?activité.

Du côté des valeurs, Microsoft recule de 1,06% à 28,85 dollars. Le premier éditeur mondial de logiciels informatiques a dépassé les attentes au titre de son deuxième trimestre. Ses profits ont grimpé de 60% sur la période, atteignant 6,7 milliards de dollars. Cela représente 60 cents par action et hors exceptionnels, soit un penny de mieux que le consensus. Le chiffre d?affaires a progressé de 14%, tiré par les ventes solides de Windows 7, la nouvelle version du système d?exploitation du groupe. Les ventes se sont ainsi élevées à 19 milliards de dollars, là où les marchés escomptés seulement 17,8 milliards. Mais ses résultats sont difficiles à interpréter en raison de l'intégration recettes différées des pré-ventes de Windows 7.

Chevron affiche un gain modeste de 0,19%, à 73,38 dollars. La deuxième compagnie pétrolière américaine a accusé une chute de 37% de ses profits au quatrième trimestre. Ces derniers sont ainsi tombés à 3,1 milliards dollars, soit 1,53 dollar par action. Les opérateurs attendaient 1,60 dollar. Mais le chiffre d?affaires a progressé de manière inattendue, à 48 milliards de dollars. Les marchés redoutaient au contraire un repli de l?activité, avec des revenus escomptés à 40,45 milliards.

Amazon progresse de 1,42% à 127,82 dollars. Le numéro un mondial du commerce en ligne a lui aussi fait mieux que prévu sur les trois derniers mois de l?année, dopé par les performances de son livre électronique Kindle. Le groupe a ainsi réalisé 384 millions de dollars de profits sur le trimestre, soit une hausse de 71%. Le bénéfice par action (BPA) ressort à 85 cents, là où les analystes misaient sur 72 cents. Les ventes globales ont grimpé de 42%, à 9,52 milliards de dollars contre 9,04 milliards attendus. En outre, les prévisions d?Amazon sont supérieures aux consensus. Il table sur une progression allant de 32 à 43% de son chiffre d?affaires au premier trimestre.

Le premier distributeur mondial Wal-Mart s?adjuge 2,23% à 53,78 dollars. Goldman Sachs a relevé sa recommandation sur le titre, passant de "neutre" à "achat". Son objectif de cours a pour sa part été porté à 68 dollars, contre 60 dollars précédemment. L?intermédiaire estime que la progression des ventes, le contrôle des dépenses et de l?amélioration des marges devraient se répercuter positivement sur les profits du groupe.

Mattel abandonne 1,25% à 19,79 dollars dollars. Le premier fabricant mondial de jouets, qui produit notamment la célèbre poupée Barbie, a vu ses profits bondir de 86% lors des fêtes de fin d?année, à 328 millions de dollars. Cela représente 81 cents par action, un chiffre bien supérieur aux estimations des opérateurs (68 cents). Les ventes sont en revanche conformes aux attentes. Elles se sont élevées à 1,96 milliard de dollars au quatrième trimestre, contre 1,98 milliard anticipé par les marchés.

Honeywell chute de 3,67% à 38,36 dollars. Le groupe industriel diversifié a publié des résultats trimestriels conformes aux attentes des investisseurs. Son bénéfice net est resté quasiment stable, à 698 millions de dollars. Son chiffre d?affaires a reculé de 7% à 8,1 milliards de dollars. Mais les marchés sanctionnent le maintien des objectifs du groupe pour 2010. Ces derniers restent inférieurs aux prévisions des analystes, qui espéraient donc une révision à la hausse.

Enfin, Fortune Brands cède 3,39% à 41,91 dollars. Le groupe diversifié, présent aussi bien dans les spiritueux que la plomberie ou les équipements de golf, est pénalisé par ses prévisions 2010. Il attend un BPA compris entre 2,30 et 2,80 dollars. Les analystes misaient jusqu?à présent sur 2,90 dollars. Du coup, les bons résultats enregistrés au quatrième trimestre passent au second plan. Fortune Brands a réalisé 66 cents de profits par titre et hors exceptionnels sur la période, là où le consensus ressortait sur 52 cents. Le chiffre d?affaires s?est élevé à 1,8 milliard de dollars, contre 1,7 milliard anticipé.