Les bourses européennes déçues par les propos de la BCE

En douchant les espoirs de nouvelles mesures exceptionnelles de soutien à l'économie dans la zone euro, Mario Draghi, le président de la BCE, a déçu les marchés. Si la Bourse de Londres clôture en légère hausse, les autres places financières européennes hésitent entre l'équilibre et une légère baisse.
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Malgré des gains en début de journée, la Bourse de Paris termine en légère baisse, la faute au discours du président de la BCE, Mario Draghi, qui ne s'est pas prononcé en faveur de nouvelles mesures exceptionnelles de soutien à l'économie en zone euro.  L'indice CAC 40 a cédé 0,09% à 3.223,36 points dans un volume d'échanges de 2,980 milliards d'euros.

"Ses commentaires ferment la porte à toute nouvelle mesure de soutien à l'économie à court terme, malgré la situation très délicate de certains pays de la zone euro", a commenté Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque. Interrogé plus particulièrement sur la santé du secteur bancaire espagnol, qui cristallise les inquiétudes des investisseurs, "le président de la banque centrale n'a annoncé aucune aide, ce qui a affecté lourdement les valeurs financières sur le marché parisien", a-t-il ajouté.

Le succès d'une émission obligataire française n'a pas contrebalancé

Plus tôt, la BCE avait décidé de laisser inchangés ses taux directeurs, une décision sans surprise pour les investisseurs. Le CAC 40 a également accusé le coup après un indicateur américain d'activité dans les services, l'ISM, qui a baissé plus fortement que prévu, à 53,5 en avril. Le net recul des nouvelles inscriptions au chômage outre-Atlantique, après trois semaines consécutives de hausse, n'a pas réussi à redynamiser la tendance.

Le marché parisien avait salué dans la matinée le succès d'une émission obligataire française. A trois jours du second tour de la présidentielle, Paris a emprunté à des taux en baisse sur le marché, signe que les investisseurs ne semblent pas s'inquiéter d'une victoire de François Hollande, le candidat socialiste favori des sondages. "L'adjudication française est bonne mais celle de l'Espagne a été plus délicate", observe Guillaume Garabédian, gérant chez Meeschaert Gestion Privée.

Les valeurs bancaires souffrent

Du côté des valeurs, le secteur bancaire a beaucoup souffert après la réunion de la BCE, y compris Société Générale (-4,24% à 17,26 euros) qui avait démarré en forte hausse après des résultats meilleurs que prévu au premier trimestre. BNP Paribas a reculé de 3,16% à 29,09 euros et Crédit Agricole de 2,95% à 3,66 euros.

EDF a terminé en tête de la cote (+2,48% à 16,30 euros) alors que François Hollande a souligné lors du débat d'entre-deux-tours que l'accord passé entre le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts sur le nucléaire ne faisait pas partie de son programme. France Télécom a grignoté 0,44% à 10,28 euros, le marché jugeant que le groupe a su résisté à l'arrivé de Free sur le marchés des mobiles.

Madrid et Londres terminent en légère hausse

Madrid a réussi à lever plus de 2,5 milliards d'euros à 3 et 5 ans, la première depuis la dégradation de deux crans de la note souveraine espagnole par Standard & Poor's. Sans surprise ses taux d'intérêt ont grimpé. Ainsi, la Bourse de Madrid a terminé en légère hausse de 0,29%, après sa forte chute de la veille. L'indice Ibex flirtait toujours avec ses plus bas niveaux depuis trois ans, à 6.851,9 points.

La Bourse de Londres a aussi terminé en légère hausse jeudi, sa progression ayant été freinée par l'absence d'annonce de la BCE sur des mesures contre la crise dans la zone euro voisine. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a pris 8,44 points, soit 0,15% par rapport à la clôture de mercredi, à 5.766,55 points. "Le moral a commencé à s'assombrir dans l'après-midi avec un chiffre de l'activité dans les services aux Etats-Unis moins bon que prévu", tandis que "rien d'important n'est sorti de la réunion de la BCE et de la conférence de presse", a commenté Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK.

La Bourse de Francfort en recul

La Bourse de Francfort a terminé en recul jeudi, l'indice Dax perdant du terrain après le statu quo annoncé par la BCE sur son taux directeur, au plus bas historique, et ses mesures exceptionnelles. Le Dax, qui regroupe les 30 principales valeurs de la place allemande, a perdu 0,24% à 6.694,44 points. Bien orienté en matinée après une série de résultats d'entreprises, il a décroché dans l'après-midi, après une réunion du conseil des gouverneurs de la BCE sans surprise.

Le MDax des valeurs moyennes a gagné de son côté 0,20% à 10.850,14 points. Côté entreprises, BMW a bien progressé (+0,86% à 71,68 euros) après avoir publié des résultats supérieurs aux prévisions des analystes à l'occasion du meilleur premier trimestre de son histoire, et confirmé ses objectifs annuels. Beiersdorf a gagné 0,30% à 53,16 euros après la publication de résultats trimestriels solides. Le fabricant de la crème Nivea a dégagé au premier trimestre un résultat net de 125 millions d'euros, stable sur un an, et un résultat d'exploitation hors effets exceptionnels de 198 millions d'euros (+18,6%), pour un chiffre d'affaires de 1,5 milliard, en hausse de 9% sur an an.

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