Le palmarès 2010 des meilleurs lycées de France fait la part belle au privé

Pour la dix-huitième année consécutive, le ministère de l'Éducation nationale met en ligne mercredi matin des indicateurs des résultats 2010 des 4 280 lycées général, technologique et professionnel. Les établissements privés se démarquent toujours des établissements publics.
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Comme chaque année depuis 1993, le ministère publie des indicateurs pour évaluer « l'action propre de chaque lycée ». Basés sur les chiffres de réussite et d'accès au bac, ces indicateurs font quelque peu jaser : utilisés par les médias qui les classent afin d'obtenir un palmarès, affichés avec fierté par les établissements, ils sont aussi regardés par le public, bien qu'assez difficiles à lire.

En 2010, la Cour des comptes s'est aussi intéressée à la réussite du système scolaire français. Après deux ans d'enquête et d'audition dans une cinquantaines d'établissements de six académies, elle publie un amer constat : « la réussite d'un élève dépend en partie de l'établissement où il est affecté et des enseignants qui le prennent en charge, ce qui constitue un puissant facteur d'inégalité ». L'Education nationale n'assure donc pas la réussite de tous ses élèves. Et les inégalités de réussite sont flagrantes : en 2008, 78,4 % des lycéens issus de catégories sociales favorisées ont obtenu le bac, contre 18% des élèves des milieux défavorisés (ouvriers, employés, inactifs).

Un classement élitiste

Des chiffres qui se retrouvent dans la répartition du classement La Tribune des indicateurs ministériels. Dans le Top 50 des lycées, les établissements des zones socialement favorisées, sont largement représentés. Parisiens en tête. Alors que la capitale compte 125 lycées généralistes, contre 2 500 provinciaux, 14 sont présents dans le palmarès. Autre fait remarquable, les établissements privés, majoritairement catholiques, sont exceptionnellement présents. Bien que ne comptant que pour 40 % de la totalité des établissements français, ils représentent 86% du classement, les lycées publics n'étant que sept sur cinquante à se démarquer. Une proportion qui tend à s'améliorer par rapport la tendance 2009. Dans le classement des 20 meilleurs lycées, le public comptait 4 lycées en 2009 et en compte 6 cette année. La proportion Paris-province ne change cependant pas : huit lycées parisiens pour 12 provinciaux.

Dans la course à l'excellence, le trio de tête évolue. Alors que le lycée privé juif de Sarcelles, Torat Emet, était premier l'année dernière, il disparaît du classement cette année. Les parisiens qui le suivaient, Louis le Grand, Henri IV, élites de l'élite, sauvent l'image des lycées publics en arrivant premiers, suivi par le lycée Franco-allemand de Buc. Egalement lycée public, il fait son apparition dans le classement cette année, devenant premier lycée de province. Suivi par l'Ecole Active Bilingue Jeannine Manuel, également parisienne et premier lycée privé. En cinquième position arrive le lycée privé parisien Fénelon-Sainte Marie.

Si le podium du classement est public, la très faible présence des établissements publics dans le palmarès (six pour quatorze privés) interroge sur leur performance éducative ainsi que sur leur avenir. Elèves, parents et professeurs concernés par cette question, se sont mobilisé en janvier, février et mars pour protester contre les 16.000 suppressions de postes programmées à la rentrée 2011 dans l'Education nationale.

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Commentaires 2
à écrit le 12/03/2012 à 13:54
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Faire un classement entre établissement ayant 100% de réussite n'a aucun sens. Il faut utiliser les mentions et en particulier le % de mentions "bien" et "très bien"

à écrit le 09/03/2012 à 17:06
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Un lycée privée choisit ses élèves. Je me fais fort d'arriver à 100 % de réussite dans n'importe quel lycée en choisissant les élèves qui sont dedans

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