Tourner la page

Chaque semaine, découvrez les chroniques sur la vie au bureau réalisée par Sophie Peters. Anecdotes, conseils, expériences : pour sourire mais aussi mieux se sentir dans son job.

 

En rangeant mon bureau, je suis tombée sur de vieux carnets oubliés et à moitié remplis. J'en prends un au hasard. Et sur une page, inscrit avec application, je lis : « To do list? 2007 ». Là, s'égrènent, avec des petits tirets proprement alignés, les bonnes résolutions pour la nouvelle année : ne pas rentrer trop tard du bureau, lire au moins un roman par mois en anglais, s'inscrire dans une salle de sport? Horreur ! Ce sont les mêmes d'année en année, si petites, si désuètes, toujours en projet, jamais réalisées. Combien sommes-nous à nous faire de telles promesses ?

 

L'époque nous l'indique : il faut résolument changer. Tourner la page une bonne fois pour toutes. Fini la mièvrerie, place aux actions, place au changement, au vrai. C'est la seule façon d'aborder ce cru 2009? tout habillé de neuf. Partout on nous l'annonce terrible, déprimant, destructeur. Retroussons nos manches. Comment pouvons-nous nous laisser infliger pareil horizon alors que chacun peut agir à sa mesure pour redresser la barre ? Ne confions pas à ceux qui nous ont mené à la crise la tâche de nous en sortir.

 

Pour Michel Puech, professeur de philosophie à l'université Paris Sorbonne, si nous sommes dans la confusion c'est « que nous avons laissé s'installer une dissociation inacceptable entre d'un côté le monde du discours et de la représentation » et, de l'autre, « le monde de l'action et du réel », a-t-il écrit dans « Libération ».

 

transformer le monde

 

Que faire ? « Ne plus déléguer les problèmes, les traiter au niveau du micropolitique », poursuit le philosophe. Et de nous rappeler la puissance du collectif, de l'Internet et de la culture « Wikipédia ». Bref, prendre conscience que les micro-actions de communautés et d'individus peuvent transformer le monde du réel et reléguer celui des grands discours aux oubliettes. Je suggère, une fois n'est pas coutume, de laisser tomber la « to do list » 2009. Et d'initier, telle une fourmi, de petites actions pour nous vivre en individu responsable de notre destin.

 

Pour y arriver il va falloir mettre nos peurs à distance. Ce sont elles qui nous maintiennent dans la passivité ? depuis la peur de ne pas être à la hauteur en passant par celle de perdre notre petit confort durement acquis jusqu'à celle de ne pas correspondre aux modèles imposés. Prendre conscience que la crise exacerbe nos angoisses les plus profondes, réveille notre peur ancestrale de manquer.

 

Pour abattre nos frontières intérieures, je vous propose de jouer avec vos collègues et amis au jeu suivant : « Si j'étais certain de réussir, je ferais? ». à pratiquer sans modération, à la cantine ou au bistrot. Une fois que vous aurez fait le tour des projets les plus fous, certains plus réalisables pourront émerger. Autre piste pour enclencher le changement : faire une simple action dont vous avez envie, celle que vous pouvez réussir à coup sûr. Elle vous donnera envie d'en faire une seconde le jour suivant. Petite action et moindre effort, c'est pas mal pour commencer à tourner à la page. Je vous souhaite beaucoup de plaisir dans votre nouvelle vie. Autant que j'en ai à vous écrire chaque mercredi. Tous mes v?ux.

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