EDF a posé la dernière éolienne du parc offshore de Fécamp

Saint-Brieuc, Saint-Nazaire et maintenant Fécamp. Situé à une quinzaine de kilomètres au large de la cité des Terre-Neuvats, le troisième parc éolien marin français est bon pour le service.
Deux pales attendent d'être raccordées à la turbine sur le navire belge Innovation affrété par le fabricant d'éoliennes Siemens Gamesa auprès de l'armateur belge Deme.
Deux pales attendent d'être raccordées à la turbine sur le navire belge "Innovation" affrété par le fabricant d'éoliennes Siemens Gamesa auprès de l'armateur belge Deme. (Crédits : NJ)

Ce lundi après-midi, la mer est calme sur le littoral fécampois. Suffisamment pour que l'immense barge autoélévatrice du groupe belge Deme puisse effectuer une opération délicate. Enserrée dans les mâchoires d'une grue géante, une pale longue de 75 mètres est acheminée avec d'infinies précautions à 180 mètres de haut jusqu'au sommet du mât éolien où elle doit être boulonnée à la turbine par trois techniciens monte-en-l'air qui opèrent depuis l'intérieur de la nacelle. La manœuvre spectaculaire se déroule sans incident.

« Comme l'équipage du navire travaille 24 heures sur 24, tout sera terminé dans la soirée ou la nuit avec la pose des deux autres pales », indique aux journalistes Bertrand Allanic, directeur du projet pour EDF Renouvelables. Ce 25 mars est à marquer d'une pierre blanche pour l'intéressé en poste depuis que la concession du parc a été attribuée à l'énergéticien français en... 2012. L'éolienne en question est, en effet, la dernière des 71 machines (de 7 MW chacune) posées au large de la cité des Terre-Neuvats et de la liqueur Bénédictine.

A pleine charge fin mai

Malgré le retard pris pendant l'hiver en raison des conditions météo et du manque de disponibilités des navires installateurs, EDF et ses sous-traitants ont honoré leur calendrier. D'ici la fin du mois de mai, la totalité des aérogénérateurs devrait reliée au réseau électrique comme prévu initialement. Pour l'heure, une quinzaine d'éoliennes attendent encore d'être mises en route mais le rendement des premières machines déjà en fonctionnement s'avère conforme aux prévisions.

Bien que celles-ci se soient arrêtées automatiquement pendant la tempête Ciaran -comme c'est le cas à chaque fois que la vitesse du vent dépasse 90 km/h-, leur taux de disponibilité a été au rendez-vous « avec même quelques records de production pendant l'hiver », Bertrand Allanic dixit. « Le secteur étant très venteux, le taux de charge annuel doit atteindre 42%, un peu plus qu'à Saint-Nazaire (également exploité par EDF ndlr) », précise t-il. Une fois totalement opérationnel, le parc devrait ainsi fournir du courant à environ 770.000 personnes pour un montant d'investissement de 2 milliards d'euros.

Un projet sans vagues

Troisième français après ceux de Saint-Brieuc et de Saint Nazaire et avant celui de Courseulles-sur-mer (Calvados), le parc de Fécamp est aussi celui qui a emporté le plus large consensus. Parce que situé hors des zones de chalutage traditionnelles de la flottille locale, le projet a fait peu de vagues. « Le dialogue est constant avec les pêcheurs, souligne son directeur. L'implantation des éoliennes et de la sous-station électrique a d'ailleurs été revue en fonction de leurs demandes ».

Sur le plancher des vaches, le parc est pain béni pour l'économie de la ville. Adossé à une base de maintenance construite sur le port, il a permis la création par EDF et le turbinier Siemens Gamesa d'une centaine d'emplois pérennes (essentiellement en électromécanique). A quoi, il faut ajouter la consolidation du BTS « maintenance des systèmes éoliens » au sein du lycée Guy de Maupassant, l'un des deux seuls en France à délivrer ce brevet professionnel dans une filière appelée à monter en puissance en Normandie.

Pour mémoire, le littoral normand abritera d'ici le milieu de la décennie 2030 au moins cinq parcs (Fécamp, Courseulles, Dieppe/Le Tréport, Manche 1 et 2) pour un total d'environ 400 éoliennes. Chacune d'elles devant être « visitée » par des techniciens trois fois par an en moyenne une fois installée en mer, il est facile de mesurer l'ampleur des besoins futurs.

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Commentaires 4
à écrit le 27/03/2024 à 12:30
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Reprenons point par point : - pour les déchets radioactifs à haute et moyenne activité à vie longue, il existe un consensus scientifique sur l'adéquation de leur stockage géologique profond et des travaux sont en cours pour le réaliser en France; ...

à écrit le 26/03/2024 à 16:35
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Au rythme (soutenu) de réalisation des premiers champs éoliens offshore Français , on peut assurément affirmer que c'est beaucoup plus rapide à monter qu'un EPR et ce pour un coût du MW sensiblement équivalent (l'EPR de Flamanville est toujours annon...

le 26/03/2024 à 16:55
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A votre avis, existe-t-il une quelconque équivalence entre une production d'électricité pilotable en fonction de la demande et une production d'électricité aléatoire, en fonction des caprices du vent ?

le 26/03/2024 à 17:44
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"réponse de Georges" , s'il fallait parler de production "pilotable" du nucléaire souvent brandie par les pronucléaires , il faudrait déjà aborder l'incapacité de cette industrie à gérer ses déchets hautement radioactifs à vie longue (ils seront enfo...

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