Le Qatar va amplifier sa production de gaz pour répondre à la demande européenne

La monarchie pétrolière prévoit d'augmenter la production du plus grand gisement de gaz naturel au monde. Deux après le début de la guerre en Ukraine, l'Europe cherche toujours de nouvelles alternatives à l'énergie russe.
La nouvelle expansion du champ offshore North Field, baptisée North Field West, ajoutera 16 millions de tonnes supplémentaires de gaz naturel liquéfié (GNL) par an aux plans de développement actuels selon le ministère de l'Energie.
La nouvelle expansion du champ offshore North Field, baptisée "North Field West", ajoutera 16 millions de tonnes supplémentaires de gaz naturel liquéfié (GNL) par an aux plans de développement actuels selon le ministère de l'Energie. (Crédits : Reuters)

La guerre en Ukraine ne fait pas que des perdants. Deux ans jour pour jour après l'éclatement du conflit aux portes de l'Europe, le Qatar a annoncé ce dimanche de nouveaux projets visant à augmenter la production du plus grand gisement de gaz naturel au monde, pour porter sa capacité à 142 millions de tonnes par an d'ici 2030.

La nouvelle expansion du champ offshore North Field, baptisée "North Field West", ajoutera 16 millions de tonnes supplémentaires de gaz naturel liquéfié (GNL) par an aux plans de développement actuels, a déclaré le ministre qatari de l'Energie, Saad al-Kaabi, lors d'une conférence de presse.

"North Field contient d'énormes quantités de gaz supplémentaires estimées à 240 billions de pieds cubes, ce qui porte les réserves de gaz de l'Etat du Qatar de 1.760 billions à plus de 2.000 billions de pieds cubes", a souligné M. Kaabi, également PDG du géant public qatari des hydrocarbures QatarEnergy.

Nouveau projet de GNL

Ces résultats "nous permettront de commencer à développer un nouveau projet de GNL à partir du secteur ouest du champ North Field avec une capacité de production d'environ 16 millions de tonnes par an", a-t-il ajouté.

Cela portera la capacité de production du Qatar à 142 millions de tonnes une fois que "la nouvelle expansion sera terminée avant la fin de cette décennie", a-t-il poursuivi, ce qui représente une augmentation de près de 85% par rapport aux niveaux de production actuels.

Le PDG de QatarEnergy a affirmé que la société "commencera immédiatement" les travaux d'ingénierie pour garantir que l'expansion soit achevée à temps. Le Qatar est l'un des principaux producteurs de GNL du monde avec les Etats-Unis, l'Australie et la Russie.

Demande de l'Europe

La Chine, le Japon et la Corée du Sud ont été les principaux marchés pour le gaz du Qatar, mais après l'invasion russe de l'Ukraine il y a deux ans, la demande a également augmenté de la part des pays européens. En effet, beaucoup de pays sur le Vieux continent cherchent non sans difficulté des alternatives aux gaz et pétrole russes. Ce découplage est d'autant plus difficile que l'industrie allemande était très dépendante de l'énergie russe bon marché pour faire tourner ses lignes de production.

Les derniers plans de développement font suite à de récentes annonces de contrats d'approvisionnement à long terme. Le Qatar a annoncé ces dernières semaines qu'il fournirait 7,5 millions de tonnes de GNL par an pendant 20 ans à Petronet, en Inde, les premières livraisons étant prévues à partir de mai 2028.

Et fin janvier, QatarEnergy a annoncé un accord avec Excelerate Energy, basée aux Etats-Unis, pour fournir au Bangladesh 1,5 million de tonnes de GNL par an pendant 15 ans. L'année dernière, le Qatar a signé des accords de GNL avec la société chinoise Sinopec, la française Total, la britannique Shell et l'italienne Eni.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 27/02/2024 à 11:27
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À présent que les États-Unis (pour protéger leur autonomie énergétique, même s'ils ont sorti un alibi pour se faire) ont fermé en grande partie les robinets du GNL en Europe, il fallait bien que cette dernière - acculée par la géopolitique mondiale -...

à écrit le 26/02/2024 à 14:09
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Oui du GNL , 5X plus cher que le bon gaz Russe

à écrit le 26/02/2024 à 8:04
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A savoir combien d’hôpitaux en moins nous coutera cette "faveur"... Nos dirigeants sont nuls.

à écrit le 26/02/2024 à 1:09
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Les prix du gaz sont au plus bas. Les réserves sont au plus haut, à 65%, alors qu'on est déjà fin février. Que veulent -ils ? Produire plus pour noyer le monde de gaz pas cher et concurrencer les américains ?

à écrit le 25/02/2024 à 14:02
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