Nucléaire : EDF fait des propositions d’EPR à la Slovénie qui veut construire un ou deux réacteurs

EDF a annoncé jeudi avoir soumis à la Slovénie des propositions « technico-commerciales » pour la construction éventuelle d'un réacteur de type EPR voire deux.
(Crédits : BENOIT TESSIER)

EDF prépare son offensive en Europe. Ce jeudi, alors que mène aujourd'hui des discussions à différent stade d'avancement avec plusieurs pays européens dans le but de leur vendre des réacteurs nucléaires de type EPR, l'électricien français a annoncé avoir soumis à la Slovénie des propositions « technico-commerciales » pour la construction éventuelle d'un réacteur de type EPR voire deux. Une étape supplémentaire, alors qu'EDF mène des « des discussions actives depuis 2019 pour le développement du programme "nouveau nucléaire" slovène ».

L'offre porte sur un ou EPR de moyenne puissance de type EPR1200

Son offre concerne la construction d'un ou de deux réacteurs de moyenne puissance de type EPR1200. Aujourd'hui, la Slovénie compte un seul réacteur construit à l'époque yougoslave par Westinghouse. Situé à Krsko à une centaine de kilomètres à l'est de Ljubljana, près de la frontière avec la Croatie, ce réacteur est entré en service en 1983 et couvre 20% des besoins en électricité de la Slovénie et environ 15% de ceux de la Croatie. La centrale est, en effet, co-administrée par les deux pays depuis l'éclatement de l'ex-Yougoslavie. La centrale devait initialement cesser son activité en 2023, mais les deux pays sont convenus de prolonger sa durée de vie de 30 ans et envisagent la construction d'un, voire deux réacteurs malgré les inquiétudes suscitées par son âge et les risques sismiques.

Pour EDF, « l'inclusion du projet slovène dans la flotte d'EPR actuellement en construction en Europe apporterait des avantages réciproques certains tout au long de la durée de fonctionnement des futures centrales ». Le groupe français construit un EPR à Flamanville en Normandie, attendu en 2024 avec 12 ans de retard, deux au Royaume-Uni, tandis que des EPR en Finlande et en Chine sont en exploitation. Au cours de la prochaine décennie, EDF espère construire jusqu'à 1,5 réacteur par jour.

Lire aussiNucléaire : construire jusqu'à 1,5 EPR par an, l'objectif très ambitieux d'EDF

« Cette édition du salon du WNE a été l'occasion de démontrer clairement l'ambition d'EDF de devenir leader du nouveau nucléaire en Europe et dans le monde », dit son PDG Luc Rémont, cité dans le communiqué.

Accord de coopération en Pologne et en Italie

EDF a également signé des accords de coopération avec des entreprises de Pologne et d'Italie. Avec la Pologne, le groupe a signé six accords de coopération avec des entreprises polonaises, alors que « le groupe recommande fortement la sélection de la technologie EPR pour un second site nucléaire en Pologne ». EDF a également signé des accords de coopération avec des entreprises de Pologne et d'Italie, après l'Inde, le Canada et la Tchéquie signés mardi.

Un mémorandum de coopération a été signé avec Ansaldo Nucleare et l'Associazione Italiana Nucleare, « en présence de l'ambassadeur d'Italie en France ».

Selon EDF, « l'objectif est de renforcer la coopération entre la France et l'Italie pour le développement de l'EPR, de l'EPR1200 et du projet Nuward SMR ("petit réacteur modulaire") en France, en Europe, et potentiellement en Italie ». L'Italie a choisi la sortie du nucléaire en 1987 après l'accident de Tchernobyl.

Des accords également signés en Inde, au Canada et en République tchèque

Mardi, EDF avait annoncé la signature de plusieurs accords de coopération industrielle dans le nucléaire avec des partenaires au Canada, en Inde et en République tchèque, autant de pays où le groupe français ambitionne de vendre également des réacteurs.

En Inde, EDF espère notamment « une prochaine décision sur le projet de construction de six réacteurs EPR pour la centrale de Jaitapur, dans l'Etat du Maharashtra », dans les tuyaux depuis 15 ans.

Au WNE, EDF a ainsi renforcé ses partenariats avec des fournisseurs indiens, « en soutien de la démarche "Make In India" promue par le gouvernement indien ».

Le groupe français a reçu une délégation composée notamment du conglomérat indien Larsen & Toubro (L&T), avec lequel il détient un accord depuis 2017. Il a signé un protocole de coopération avec l'entreprise BHEL.

Concernant le Canada, EDF a signé avec Ontario Power Group (OPG) une lettre d'intention pour lancer une évaluation sur le développement potentiel de la technologie EPR dans la province de l'Ontario et d'autres régions.

En République tchèque, où le groupe français a officiellement candidaté en octobre pour construire un EPR1200, EDF a signé des accords de coopération avec des entreprises locales, au cas où il édifierait la tranche 5 de la centrale de Dukovany (est).

Ces accords, notamment avec l'Alliance tchèque de l'industrie nucléaire, soulignent « l'ambition d'EDF de garantir la localisation d'activités auprès de la "supply chain" tchèque », fait valoir l'énergéticien français.

« La signature de ces accords de coopération industrielle démontre clairement notre ambition de développer des partenariats solides avec une chaîne d'approvisionnement locale pour le développement de projets de technologies » de gros réacteurs EPR et de petits réacteurs (SMR), selon le PDG d'EDF.

Lire aussiNucléaire : EDF en discussion avec 8 pays européens pour vendre ses EPR

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 6
à écrit le 01/12/2023 à 5:17
Signaler
Bonjour La fin des énergies fossiles coîncide avec les progrès de la fission, et avec notre nucléaire civil la France est bien placée. Mais faut il encore transformer l'essais et mettre hors service la machine à perdre car les deux géants de l'atome...

à écrit le 01/12/2023 à 4:11
Signaler
La Slovenie est en pour-parler en Coree. Hasard ?

à écrit le 30/11/2023 à 21:22
Signaler
L'autre nom des EPR, c'est bien Flamanville? Je n'arrive pas à le prononcer en finnois.

à écrit le 30/11/2023 à 18:53
Signaler
"Au cours de la prochaine décennie, EDF espère construire jusqu'à 1,5 réacteur par jour." .... merci à la rédaction de rectifier !!! 365 réacteurs par an, ça ferait un peu beaucoup, non ?

à écrit le 30/11/2023 à 18:35
Signaler
Apres le fiasco en Finland je suppose que la Slovenie va choisir des koreens.France perd des marches dans presque chaque secteur technologique grace a une politique inadequate.

le 30/11/2023 à 22:56
Signaler
24 jours que le parc éolien offshore de Saint-Nazaire a perdu 25% de ses capacités. Toujours aucune explication. Rien dans la presse. Tout va bien.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.