Pays de la Loire : le plan de GRDF pour accélérer la décarbonation

GRDF est le premier distributeur de gaz à inscrire sa trajectoire de décarbonation en ligne avec l’accord de Paris. Pour cela, l’entreprise vient de dévoiler son plan de décarbonation dans les Pays de la Loire. Cette trajectoire s’appuie sur trois principaux leviers : accélérer le développement des gaz renouvelables, baisser l’empreinte carbone de ses 640.000 clients et décarboner ses activités. Avec un objectif dans la ligne de mire : atteindre 25% de gaz verts dans les réseaux à l’horizon 2030.
Dans les Pays de la Loire, GRDF souhaite accélérer le développement des gaz renouvelables.
Dans les Pays de la Loire, GRDF souhaite accélérer le développement des gaz renouvelables. (Crédits : Grégory Brandel)

« GRDF souhaite accélérer sa contribution à la décarbonation et le gaz fait partie de la solution », souligne Véronique Bel, directrice Clients Territoires GRDF Centre Ouest lors d'une conférence de presse organisée le jeudi 23 mai dans ses nouveaux locaux à Nantes (Loire-Atlantique). Laquelle a détaillé les grands axes de cette « transformation » à venir.  Un plan que l'entreprise assure être compatible avec l'accord de Paris de 2015 (consistant à limiter la hausse des températures bien en-deçà de +2°C, si possible +1,5°C, d'ici à la fin du siècle).

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Un objectif « ambitieux » mais « réaliste »

A l'échelle des Pays de la Loire, le principal gestionnaire du réseau de distribution du gaz en France, filiale d'Engie, mise ainsi largement sur les gaz verts, qui devront atteindre 25% du total injecté dans les réseaux d'ici à 2030 (20% à l'échelle nationale). Aujourd'hui, cependant, ce chiffre flirte avec les 6%. « C'est un objectif ambitieux mais réaliste », est d'avis Véronique Bel.

Ce qui passera par une augmentation de la production. Actuellement, 60 méthaniseurs sont implantés dans la région, soit 1 TWh de production injecté dans le réseau. « C'est bien mais nous allons faire mieux ! », lâche-t-elle. GRDF prévoit de multiplier par 4 cette capacité de production d'ici à 2030 pour atteindre 4,4 TWh/an. La part de biométhane sera de 3,8TWh/an.

« Il faudra accélérer sur la méthanisation et faire démarrer une nouvelle filière de gaz verts nouvelle génération. »

Dans la région, 16 méthaniseurs sont actuellement en construction, dont la moitié seront en service d'ici à la fin de l'année. Véronique Bel reconnaît que l'acceptabilité sociale sera un facteur indispensable pour mener à bien ces projets. Le réseau s'adapte donc pour renforcer le raccordement aux nouvelles unités de méthanisation. 300 kilomètres de nouveaux réseaux ont ainsi été construits l'an dernier dans les Pays de la Loire. Soit un investissement de 30 millions d'euros. « En 2025, il y aura 100 kilomètres supplémentaires. »

Autre axe : réduire l'empreinte carbone des consommateurs

GRDF entend aussi faire baisser les consommations et l'empreinte carbone de ses clients. Actuellement, dans les Pays de la Loire, 640.000 sont raccordés au réseau par 13.000 kilomètres de canalisations : 597.000 dans le secteur résidentiel, 5.500 sites industriels et environ 400.000 sites (bâtiments tertiaires et PME). Pour une consommation totale de 14,4 TWh/an.

Pour les accompagner dans cette démarche, GRDF a défini trois priorités. Il prévoit ainsi le déploiement « massif » des compteurs communicants qui permet aux clients de disposer de leurs données de consommation journalières. A ce titre, près de 33.400 clients ont été identifiés en surconsommation. Parmi eux, 2.400 ont été accompagnés, ce qui leur a permis de baisser leurs consommations de plus de 14 %.

GRDF entend aussi accompagner les collectivités sur la réduction de consommation d'énergie lors des périodes d'inoccupation des bâtiments publics, comme les écoles.

« Des efforts de sobriété à moindre coût sont possibles. »

L'entreprise souhaite également accompagner ses clients pour améliorer l'efficacité énergétique de leurs installations en développant des équipements hybrides, comme les pompes à chaleur, au sein des bâtiments résidentiels et logements collectifs. GRDF souhaite également miser sur Ch0C, une nouvelle chaudière gaz industrielle bas-carbone qui concentre les fumées pour récupérer le CO2. Enfin, il va inciter ses clients BtoB à consommer du gaz vert.

Accélérer sa propre décarbonation

En parallèle, GRDF compte appliquer à lui-même cet effort de décarbonation en divisant par deux ses propres émissions de gaz à effet de serre à horizon 2030, comparé à 2009. « En 2023, la réduction a déjà été de 30%. Un objectif que nous pensions atteindre en 2030. Raison pour laquelle nous allons plus loin. » Pour améliorer son bilan carbone, l'entreprise mise sur des travaux et la modernisation du réseau, notamment la poursuite de la baisse des dommages aux ouvrages, avec notamment deux leviers identifiés : les données collectées pour mieux cibler les marges de progrès des entreprises et des territoires et l'IA pour améliorer le ciblage des chantiers à risque.

La décarbonation de certains chantiers sera possible grâce à la technique de l'enrubannage qui permet d'éviter l'achat de sable et son transport sur le chantier.

« Nous allons utiliser de plus en plus des canalisations en polyéthylène recyclées. »

Enfin, GRDF entend poursuivre le verdissement de son parc de véhicules (300 unités), 30% étant déjà alimentés au GNV/BioGNV. « Nous allons intégrer une part de véhicules électriques dans la flotte », complète Véronique Bel, sans précisions chiffrées à date.

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