RTE, le gestionnaire du réseau de transports d'électricité, présentera à la fin du printemps, son programme d'investissements à l'horizon 2040, à travers son nouveau schéma décennal de développement du réseau (SDDR). « Ces investissements seront considérables, nous le savons déjà » avait lancé Xavier Piechaczyk, le patron de RTE, devant les sénateurs à la fin du mois d'octobre. Interrogé ce jeudi 7 décembre à l'occasion du Forum Zéro Carbone, organisé par La Tribune, France Urbaine et la ville de Paris, à l'Hôtel de ville de Paris, sur un possible montant d'investissements proche de 100 milliards d'euros, le dirigeant a confirmé qu'il s'agissait du bon « ordre de grandeur ».
Des milliards « avec plusieurs zéros »
« Vous avez raison c'est de cet ordre de grandeur-là d'ici à 2040, voire 2045 pour le transport d'électricité. C'est du même ordre de grandeur pour la distribution [dont le réseau est géré par Enedis, ndlr]. Donc vous voyez que ce sont des volumes de milliards avec plusieurs zéros », a-t-il répondu.
Le président de RTE a ajouté que ces chiffres seraient « à confirmer » au printemps 2024, lors de la présentation du SDDR. Les prévisions du gestionnaire s'appuieront sur les données de la nouvelle Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) mise en consultation par le gouvernement fin novembre.
Pour mémoire, le précédent plan d'investissements, publié en 2019, s'était chiffré à 33 milliards d'euros. Cette fois-ci, le seul raccordement des 18 GW d'éolien en mer, prévus dans le cadre de la Stratégie française pour l'énergie et le climat (SFEC) à l'horizon 2035, devrait coûter plus que ces 33 milliards d'euros.
Transport, distribution... des investissements du même ordre que le programme du nouveau nucléaire
« Le volume d'investissements à faire dans les réseaux, que ce soit la distribution ou le transport d'électricité en France, pour atteindre la neutralité carbone est du même ordre que le programme du nouveau nucléaire français, si on construit 14 ou 15 EPR 2. Donc c'est absolument considérable », a encore illustré Xavier Piechaczyk.
Compte tenu de ces futurs investissements, « financés par de la dette », Xavier Piechaczyk a souligné le besoin d'avoir en France des opérateurs « solides d'un point de vue économique ».
La facture d'électricité va mécaniquement augmenter
Quid des impacts sur la facture d'électricité ? « Le but c'est que l'ensemble du système électrique demain ne coûte pas plus cher au mégawattheure », a affirmé le patron de RTE, en précisant qu'il était toutefois « normal » que « la facture d'électricité augmente » dans les années à venir « parce qu'on va consommer plus en volumes ». En parallèle, les factures de carburants et de gaz des Français devraient, elles, mécaniquement diminuer.
« En revanche, notre enjeu collectif c'est de contenir les coûts unitaires, a-t-il insisté. (...) C'est ça qui va garantir l'incitation à ce que les ménages et les entreprises quittent les hydrocarbures et viennent vers l'électricité », a-t-il conclu.
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