Batteries reconditionnées : Volt-R annonce deux levées de fonds de plusieurs dizaines de millions d'euros

Devenir leader européen de la seconde vie des batteries au lithium. C’est l’ambition affichée par la deeptech angevine Volt-R. Après avoir réalisé une levée de fonds de 4 millions d’euros fin 2023 pour industrialiser leur reconditionnement, elle entend aujourd’hui passer à une autre échelle. Un tour de table en série A est d’ores et déjà lancé.
VoltR donne une seconde vie aux batteries lithium usagées.
VoltR donne une seconde vie aux batteries lithium usagées. (Crédits : Volt-R)

Fondée en 2022, Volt-R collecte et reconditionne des batteries au lithium usagées, qui conservent 80% de leurs capacités de stockage, pour leur donner une seconde vie. Elles proviennent notamment de scooters, luminaires nomades, vélos, perceuses... Aujourd'hui, la deeptech angevine revendique une quarantaine de clients, parmi lesquels son voisin Paranocta (luminaire nomade) et Leroy Merlin.

« Nos batteries ont les mêmes performances que les neuves alors qu'elles sont faites avec des cellules de seconde vie. Elles disposent de 8 heures d'autonomie contre 7 pour les batteries neuves achetées en Chine. Elles sont aussi moins chères et écologiques. Nous estimons à 70 % l'économie de carbone par cellule reconditionnée », explique Alban Regnier, le président-fondateur et l'un des quatre associés.

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Cette start-up est venue s'implanter sur un marché « nouveau et innovant » disputé par « 10 à 20 » acteurs en Europe.

« La spécificité de Volt-R est de s'intéresser à toute la chaîne de valeur de la seconde vie, de la collecte des batteries en fin de vie à la vente, en passant par l'assemblage, mais aussi la caractérisation de la prédiction. »

Car l'équipe a mis au point deux algorithmes et développé une intelligence artificielle capables de diagnostiquer l'état de santé d'une batterie et de prédire son vieillissement. « Aujourd'hui, nous sommes les seuls en Europe à travailler là-dessus. »

Un tour de table de 4 millions d'euros

Dans le but d'industrialiser le procédé de reconditionnement de ces batteries au lithium, la société annonce ce lundi un premier tour de table de 4 millions d'euros, dont de 2 millions d'euros en Seed, auprès d'un groupe diversifié d'investisseurs, comprenant à la fois des business angels et des fonds parisiens, comme C4 Ventures et Exergon. Elle a également reçu des fonds de Pays de la Loire Participations, d'Anjou Amorçage ainsi que du réseau de CCI de la région.

Avec les fonds levés, VoltR va poursuivre les premières étapes du développement de l'entreprise, notamment l'optimisation des processus de reconditionnement, la R&D et le recrutement de nouveaux talents. Actuellement ses équipes se composent de 30 personnes, dont la moitié dédiée à l'innovation et à la R&D dans un laboratoire à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Une vingtaine d'embauches (doctorants, chercheurs...) est prévue d'ici à la fin de l'année.

« Ces fonds sont principalement utilisés pour financer les activités d'amorçage de notre société, le développement de notre usine pilote (ce démonstrateur industriel est en service depuis septembre 2023 à Verrières-en-Anjou, près d'Angers dans le Maine-et-Loire, ndlr) ainsi que la recherche et le développement de nos produits. Une part importante de ces fonds sera également dédiée au renfort de nos effectifs, afin de soutenir nos équipes dans la réalisation de nos objectifs stratégiques. »

Et d'ajouter : « L'objectif est évidemment de passer à une échelle bien supérieure ».

Passer à une autre échelle

 « Lorsque nous nous sommes projetés il y a trois mois sur la série A, nous avions estimé nos besoins à six millions d'euros. Mais, très rapidement, des investisseurs non sollicités ont montré beaucoup d'intérêt. Nous avons donc décidé d'augmenter la taille des fonds recherchés à plusieurs dizaines de millions d'euros », prolonge Alban Regnier. Lequel précise que ce tour de table en série A est d'ores et déjà lancé et devrait se conclure d'ici le quatrième trimestre 2024.

Cette somme va servir cette fois-ci au financement d'une usine de 5.000 mètres carrés « très automatisée » en Anjou ou dans les Pays de la Loire. Un projet chiffré « entre 15 et 20 millions d'euros ». L'automatisation des process concernera le démantèlement, le test et l'assemblage. « Nous sommes en cours de prospection pour trouver le terrain. » L'ouverture de ce site, programmée pour 2026, va s'accompagner de l'embauche d'une centaine de personnes et de la fermeture de l'usine pilote de 300 m2, qui a produit jusqu'alors plusieurs milliers de batteries et emploie 15 personnes.

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La volonté de la deeptech angevine est de dupliquer ce site dans trois autres pays européens à l'horizon 2030. « Il est probable que ce soit en Belgique, Pologne et Italie, mais ce choix n'est pas figé, car l'Allemagne nous fait du pied. »

120 millions d'euros de chiffre d'affaires à horizon 2030

Côté chiffres, Volt-R table sur un chiffre d'affaires de 10 millions d'euros pour fin 2026. Son fondateur se projette déjà à l'horizon 2030 : « atteindre 120 millions d'euros, avec une marge d'Ebitda de 20 à 30%, reconditionner 60 millions de cellules et créer 600 emplois ». Si cette trajectoire se confirme, la jeune pousse ambitionne d'économiser « 1% de l'empreinte carbone totale de la France, soit 9 millions de tonnes de CO2 par an ». Avec un seul objectif en tête : « se placer en tant que leader européen de la seconde vie des batteries », conclut Alban Regnier.

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