Le monde du cinéma d'animation est en émoi. Mercredi sort enfin en salles le dernier opus de Hayao Miyazaki, maître japonais du genre, après sept ans de production dans le plus grand secret. L'attente n'aura pas été vaine et sa sortie est même providentielle puisque le cinéaste de 82 ans avait été annoncé maintes fois en retraite définitive. Le Garçon et le Héron est peut-être son film le moins accessible pour les jeunes enfants tant sa maturité, son propos initiatique et sa beauté de réalisation demandent plusieurs visionnages pour essayer de comprendre - mais le faut-il vraiment ? L'histoire commence avec une longue scène d'un réalisme percutant, quand le jeune Mahito, 11 ans, perd sa mère dans un immense incendie. Le rêve et l'imaginaire à la fois poétique et symbolique de l'auteur du Voyage de Chihiro ou du Château dans le ciel prennent le relais, alors que Mahito déménage à la campagne pour vivre avec son père et sa nouvelle femme (et plusieurs inénarrables petites mamies). Triste et inconsolable, Mahito partira explorer une tour interdite, à la charnière de plusieurs mondes, où le temps, l'espace, la mort et la vie se chevauchent. Les vivants, les disparus, les âmes pas encore nées ou un vieux sage soucieux de l'avenir du monde se côtoient dans un labyrinthe de portes mystérieuses. Tel le lapin d'Alice au pays des merveilles, un héron bavard, tantôt majestueux, tantôt grossier, va guider Mahito dans cet apprentissage puissant de la vie. Un chef-d'œuvre de plus au blason des studios Ghibli, que Hayao Miyazaki a cofondés et qui ont révolutionné l'animation japonaise. Il y a signé et produit neuf films, considérés comme de vrais phénomènes de société.
Le Garçon et le Héron, film d'animation japonais, 2 h 04. Sortie mercredi.
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