Cherchez l'erreur. Le 26 mai, l'Assemblée nationale votait à la demande du gouvernement le report de 65 à 67 ans de l'âge exceptionnel de départ en retraite des très hauts fonctionnaires, au premier rang desquels préfets et ambassadeurs. Or, vendredi, le « Journal officiel » publiait un décret permettant aux diplomates qui le souhaitent de prendre leur préretraite dès 58 ans....
Jusqu'à la fin 2013, les ambassadeurs et conseillers des affaires étrangères pourront en effet demander à bénéficier du nouveau dispositif : jusqu'à leur retraite, ils toucheront en restant chez eux leur rémunération de base (c'est-à-dire hors primes et indemnités, qui peuvent représenter jusqu'à 40 % de leurs revenus) à laquelle s'ajoutera une indemnité exceptionnelle de départ représentant la moitié des primes qu'ils auraient perçues s'ils étaient restés en poste. Mais surtout, ils pourront cumuler cette préretraite avec une rémunération d'activité puisqu'ils seront autorisés à travailler dans une entreprise privée ou publique voire une administration. Le beurre et l'argent du beurre en quelque sorte...
Le décret prévoit cependant que ce dispositif ne pourra concerner que trente heureux élus au maximum.
Lors de son passage, cet hiver, devant le Conseil supérieur de la fonction publique, le projet de décret avait fait des vagues : est-il en effet logique de favoriser des départs anticipés au moment ou l'on repousse l'âge de la retraite des fonctionnaires et des salariés ?
En instaurant ce dispositif dérogatoire, le gouvernement espère en fait régler le problème des sureffectifs au Quai d'Orsay. Avec la réorganisation du réseau diplomatique français et la fermeture de nombreux consulats, près d'une centaine de hauts fonctionnaires des Affaires étrangères seraient actuellement sous-occupés faute de postes vacants. Lorsqu'il était en charge du Quai, Bernard Kouchner avait également reconnu qu'une poignée d'ambassadeurs étaient sans affectation car « inemployables » en raison de leur personnalité... La préretraite doit permettre de s'en séparer en douceur.
Plan d'urbanisme à Paris : les professionnels dénoncent « une aberration », le premier adjoint d'Hidalgo leur répond
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !