May va saluer "un sentiment d'optimisme" dans la négociation du Brexit

reuters.com  |   |  611  mots
May va saluer un sentiment d'optimisme dans la negociation du brexit[reuters.com]
(Crédits : Yves Herman)

par Elizabeth Piper

LONDRES (Reuters) - La Première ministre britannique Theresa May, qui s'exprime ce lundi devant son Parlement, va saluer "un nouveau sentiment d'optimisme" dans les négociations engagées avec l'Union européenne sur le Brexit.

"J'ai toujours clairement dit que cela ne serait pas un processus facile. Il a exigé des compromis de la part du Royaume-Uni et de la part de l'UE pour avancer ensemble. Et c'est ce que nous avons fait", dira-t-elle, selon des extraits de sa déclaration diffusés par le 10, Downing Street.

Theresa May et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ont annoncé vendredi à l'aube, après une ultime nuit de négociations, un accord sur les modalités du divorce.

Ce compromis va permettre aux dirigeants des Vingt-Sept, qui se réunissent jeudi et vendredi prochain à Bruxelles, de lancer officiellement la phase 2 des négociations, qui portera sur la période de transition post-Brexit et la future relation entre Londres et les Européens.

"Naturellement, poursuivra May devant les parlementaires, rien n'est acquis tant que tout n'est pas acquis. Mais il y a je crois un nouveau sentiment d'optimisme aujourd'hui dans ces discussions et j'espère et je m'attends pleinement à ce que nous confirmions ces arrangements (...) au cours du Conseil européen de cette semaine."

SOULAGEMENT

La Première ministre britannique, qui réunira auparavant son conseil des ministres, n'ignore rien de la difficulté qui attend encore les négociateurs des deux parties - "souvenons-nous que le plus difficile est encore devant nous", a souligné vendredi matin Donald Tusk, le président du Conseil européen.

Les mois à venir risquent d'accentuer les divergences au sein même du gouvernement britannique.

Mais pour May, l'heure est au soulagement alors qu'une partie de ses troupes doutaient de sa capacité à franchir cette première haie sur la voie du Brexit et qu'il y a une semaine à peine, alors que tout semblait soigneusement réglé entre Londres et Bruxelles, elle avait dû renoncer à une précédente tentative d'accord après les inquiétudes exprimées par ses alliés du Parti unioniste démocratique d'Ulster (DUP), dont dépend sa majorité parlementaire.

L'accord de compromis annoncé vendredi prévoit qu'il n'y aura pas de "frontière dure" entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande dans le cadre de la future relation économique et commerciale entre le Royaume-Uni et l'UE.

ALIGNEMENT

Le compromis du 8 décembre précise qu'en l'absence de solutions acceptées, le Royaume-Uni maintiendra un "alignement complet" sur les règles du marché unique et de l'union douanière qui soutiennent la coopération entre le nord et le sud de l'Irlande.

L'ambiguïté demeure: le ministre britannique chargé du Brexit, David Davis, a ainsi estimé dimanche sur la BBC que cette formulation relevait davantage d'une "déclaration d'intention" que d'une disposition juridiquement contraignante.

A Belfast, la direction du DUP, qui refuse toute différence de traitement post-Brexit entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni, s'est déclarée toujours préoccupée par la façon dont cet "alignement" pourrait fonctionner sans que le Royaume-Uni reste lui-même dans le marché unique et l'union douanière européenne.

Aux parlementaires, May expliquera que ce compromis était nécessaire pour passer à la deuxième phase et "construire la nouvelle relation économique et sécuritaire qui pourra étayer ce nouveau partenariat approfondi et spéciale que nous souhaitons tous voir, un partenariat entre l'Union européenne et un Royaume-Uni souverain qui aura de nouveau le contrôle de ses frontières, de son argent et de ses lois".

(Henri-Pierre André pour le service français)