Gaza : Israël intensifie ses frappes sur Rafah avant son assaut

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Des enfants palestiniens inspectent le site d'une frappe israelienne sur une maison a rafah[reuters.com]
(Crédits : Hatem Khaled)

par Nidal al-Mughrabi

LE CAIRE (Reuters) - L'armée israélienne a intensifié ses frappes aériennes sur Rafah dans la nuit de mercredi à jeudi, tuant au moins six Palestiniens, prélude probable à l'évacuation de la population civile et à un assaut terrestre contre cette ville du sud de la bande de Gaza.

Au septième mois du conflit contre le mouvement palestinien Hamas, Tsahal a également repris ses bombardements sur le nord et le centre de l'enclave, ainsi que dans l'Est et à Khan Younès, dans le Sud.

Les avions israéliens ont bombardé le nord de la bande de Gaza pour le deuxième jour consécutif mercredi, mettant fin à des semaines de calme relatif.

L'armée israélienne se dit prête à mener une opération terrestre de grande ampleur contre le Hamas à Rafah, zone frontalière de l'Egypte qui abrite environ un million de civils palestiniens.

Le sort des civils réfugiés à Rafah inquiète les alliés occidentaux d'Israël mais aussi l'Egypte, qui a exclu qu'ils soient autorisés à franchir la frontière.

Face aux menaces israéliennes, des familles tentent de fuir Rafah pour se diriger vers le nord de l'enclave ou la zone côtière d'al Mawasi, rapportent des habitants.

Mais ces départs sont pour l'heure marginaux.

Mohamed Nasser, père de trois enfants, a dit avoir quitté Rafah il y a deux semaines. Cet homme de 34 ans vit désormais à Deir al Balah, dans le centre de la bande de Gaza, pour échapper à une invasion israélienne.

"Nous fuyons d'un piège à un autre, nous cherchons des endroits que les Israéliens disent être sûrs avant de nous bombarder. C'est un peu le jeu du chat et de la souris", témoigne-t-il via une application de messagerie.

"Nous essayons de nous adapter à cette nouvelle réalité, en espérant que ça aille mieux bientôt, mais j'en doute."

Six personnes, dont un journaliste local, ont été tuées dans des frappes aériennes israéliennes qui ont touché trois maisons à Rafah, selon des médecins à Gaza et des médias du Hamas.

Quatre personnes ont été tuées par des tirs de char près de la ville d'Al Zawaida dans le centre de la bande de Gaza, selon des médecins locaux.

Par ailleurs, une association de défense civile palestinienne a appelé les Nations unies à enquêter sur des crimes de guerre présumés après la découverte, selon elle, d'un charnier de près de 400 corps dans un hôpital de Gaza.

L'armée israélienne a qualifié ces accusations d'"infondées".

REPRISE DES BOMBARDEMENTS

Dans le nord de l'enclave, les forces israéliennes continuaient de bombarder Beit Lahiya, Beit Hanoun, Jabalia et Zeitoun. Selon certains habitants, des combattants du Hamas et du Jihad islamique affrontaient des soldats israéliens.

Le réseau internet a de nouveau été coupé dans le centre et le sud de la bande de Gaza jeudi, selon la Société des télécommunications de Palestine, qui accuse Israël.

Ces coupures compliquent l'acheminement d'aide médicale aux civils dans les quelques centres qui n'ont pas été bombardés.

Israël s'est procuré 40.000 tentes pour héberger les centaines de milliers de civils palestiniens dont l'armée doit organiser l'évacuation de Rafah avant de lancer un assaut contre ce qu'elle considère être le dernier bastion du Hamas dans la bande de Gaza.

Israël affirme que Rafah abrite quatre bataillons de la branche armée du Hamas, ainsi que des milliers de combattants islamistes qui ont fui les autres secteurs de la bande de Gaza.

(Version française Zhifan Liu, édité par Sophie Louet)