SOULAIMANIYAH, Irak (Reuters) - Des manifestants kurdes réclamant la démission du gouvernement régional autonome kurde du nord de l'Irak ont incendié lundi une permanence du PDK (Parti démocratique du Kurdistan, au pouvoir), près de la ville de Soulaimaniyah, ont rapporté les médias de la région.

Les manifestants ont également mis le feu aux bureaux de l'UPK (Union patriotique du Kurdistan), partenaire du PDK au sein du gouvernement régional, ainsi qu'à ceux de deux autres formations politiques kurdes, selon ces mêmes médias.

Reuters n'a pu confirmer que les incendies qui ont visé les locaux du PDK et de l'UPK, mais la télévision publique irakienne a rapporté que les bureaux de plusieurs partis politiques kurdes avaient été la proie des flammes, sans dire de quelles formations il s'agissait.

Au moins 3.000 manifestants kurdes s'étaient rassemblés un peu plus tôt dans les rues de Soulaimaniyah pour protester contre le Gouvernement régional du Kurdistan, après des années d'austérité et de retards dans le versement des salaires de la fonction publique.

Des enseignants, des membres du personnel hospitalier et d'autres fonctionnaires ont réclamé le paiement de leurs salaires au gouvernement régional. Certains déclaraient ne pas avoir été payés depuis plus de trois ans.

"Finissons-en avec 26 années de vol et d'erreurs!", lisait-on sur une pancarte parmi le cortège des manifestants.

Le gouvernement central irakien a imposé des sanctions depuis la tenue d'un référendum sur l'indépendance le 25 septembre au Kurdistan autonome, lors duquel le "oui" l'a emporté à une écrasante majorité. Bagdad a envoyé ses troupes reprendre la ville de Kirkouk et sa région pétrolifère, aux mains des Kurdes depuis 2014, et a interdit les vols directs avec le Kurdistan.

(Reuters télévision; Eric Faye pour le service français)