Allemagne : Une guerre de succession se profile au SPD

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(Crédits : Axel Schmidt)

BERLIN (Reuters) - La proposition de nommer Andrea Nahles présidente par intérim du Parti social-démocrate allemand ne fait pas l'unanimité et annonce une guerre de succession au sein du SPD, six jours après la conclusion d'un nouvel accord de coalition avec les conservateurs.

L'actuel président du parti, Martin Schulz, a proposé que l'ancienne ministre du Travail, aujourd'hui à la tête du groupe social-démocrate au Bundestag, le remplace mais de nombreux membres du parti contestent cette décision prise en petit comité.

La direction du SPD doit se réunir ce mardi pour se prononcer sur cette proposition.

La maire de la ville de Flensbourg, Simone Lange, a annoncé qu'elle se présenterait à la présidence du parti contre Nahles. "C'est un poste qui a une grande importance pour le parti et le pays tout entier et ce n'est pas à un tout petit groupe de décider qui l'occupera", a-t-elle expliqué dans une lettre publiée par la presse allemande.

Le SPD berlinois est également opposé à la désignation d'Andrea Nahles à la tête du parti, au moins jusqu'au congrès prévu en mars.

D'autres responsables sociaux-démocrates soutiennent la candidate choisie par Martin Schulz et en appellent à la discipline interne.

"Tout le monde ferait bien de placer les intérêts du parti et du pays au-dessus de ses ambitions personnelles. Un peu de discipline au sein du SPD!", a déclaré au journal Rhein-Neckar-Zeitung l'un des dirigeants du parti, Ralf Stegner.

16,5% D'INTENTIONS DE VOTE

Martin Schulz, qui a souhaité quitter la présidence pour permettre au parti de se "réinventer", a également dû renoncer la semaine dernière, afin de couper court à une polémique au sein du SPD, au portefeuille de ministre des Affaires étrangères qui lui était réservé dans le prochain gouvernement.

Ce poste pourrait finalement revenir à Katarina Barley, ancienne ministre de la Famille, ou à Thomas Oppermann, vice-président SPD du Bundestag.

Selon un sondage INSA publié mardi, le SPD ne recueille que 16,5% d'intentions de vote en cas d'élections anticipées, un point et demi seulement devant le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD). Le bloc conservateur CDU-CSU de Merkel perd un point, à 29,5%.

Conservateurs et SPD ont déjà gouverné deux fois ensemble au sein d'une "grande coalition" ("GroKo"), en 2005-2009 et 2013-2017, et à chaque fois le SPD en est sorti affaibli. Le parti de centre gauche a obtenu le 24 septembre dernier son pire résultat de l'après-guerre (20,5%).

Le nouvel accord de coalition sera soumis à l'approbation des 464.000 membres du SPD et le résultat de cette consultation sera connu le 4 mars.

En cas de victoire du "non", de nouvelles élections semblent probables, avec en perspective une possible montée en puissance de l'AfD, qui a fait son entrée en force au Parlement après le scrutin de septembre.

(Madeline Chambers; Guy Kerivel pour le service français)