Meeting LaRem à Paris autour de "l'envie d'Europe"

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Meeting larem a paris autour de l'envie d'europe[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Se battre pour "l'utopie européenne", c'est la mission proposée mercredi soir lors d'un meeting à Paris par l'ancien eurodéputé Daniel Cohn-Bendit dans la perspective des élections européennes de mai 2019.

A 14 mois de l'échéance, un avant-goût de campagne flottait sur la réunion publique organisée par La République en marche (LaRem) en présence de son délégué général, Christophe Castaner, qui lancera samedi sa "Grande marche européenne" d'"écoute active" des Français sur le terrain.

Un meeting en forme de parenthèse pour le parti présidentiel défait par LR lors de deux récentes élections législatives partielles, au coeur d'une semaine dominée par la journée d'action sociale de jeudi pour la défense des services publics.

Devant des centaines de personnes acquises à la cause européenne, plusieurs défenseurs de l'Europe ont multiplié les arguments pour réveiller "les fantassins", selon l'expression du député européen Jean-Marie Cavada, dans une Union crispée par les nationalismes.

"Quand on a l'envie de l'Europe, il faut avoir l'imagination à la hauteur de notre envie", a dit Daniel Cohn-Bendit, pour qui "il vaut mieux être du côté du rêve que de celui de l'ennui".

"Oui, il y a des tas de choses qui ne marchent pas", a-t-il reconnu, fort de 20 ans d'expérience au Parlement de Strasbourg, mais "l'Europe, c'est la dernière utopie pour laquelle il faut se battre et ne pas arrêter de se battre".

Aux yeux de l'ancien élu écologiste devenu proche du chef de l'Etat, les futurs candidats LaRem devront "oser dépasser la pensée d'Emmanuel Macron", dont le discours de La Sorbonne constitue le fondement du projet européen du parti présidentiel.

"Je ne crois pas qu'un mouvement politique puisse se réduire à la pensée du président, ça ne suffit pas. Parce que (...) ça ne nous pousse pas à imaginer", a-t-il ajouté.

VALEURS

Au chapitre des propositions, il a plaidé pour la création d'une agence européenne des réfugiés et d'une bourse permettant de donner une formation aux jeunes chômeurs de l'Union.

Avant lui à la tribune, Jean-Marie Cavada a défendu "ces valeurs que les adversaires de l'Union européenne veulent essayer d'abolir pour essayer de nous faire retourner dans des murs dont nous ne voulons pas".

"Nous sommes frères et soeurs réunis autour de valeurs pour lesquelles nous avons tellement souffert", a-t-il dit.

En réponse à des questions du public, la ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, a rappelé que nombre de films de cinéma profitent de financements européens, tout comme la ligne ferroviaire à grande vitesse entre Paris et Bordeaux.

Jean-Marie Cavada a mis en garde contre l'abstention, généralement importante aux européennes, "ce ventre mou dans lequel se jettent les marchands de peur".

Un avertissement partagé par Nathalie Loiseau. "Si on ne fait rien, on va se retrouver l'année prochaine avec des partis populistes qui sont en tête des élections européennes", a-t-elle prévenu. "Il ne faut pas réformer l'Europe, mais refonder l'Europe."

(Elizabeth Pineau, édité par Myriam Rivet)