Lloyds rassure l'investisseur sur les préférentielles

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Lloyds bank rate de peu le consensus au 1er trimestre[reuters.com]
(Crédits : Toby Melville)

par Emma Rumney et Lawrence White

LONDRES (Reuters) - Lloyds Banking Group, qui a publié mercredi un bénéfice tout juste inférieur au consensus, s'est par ailleurs employé à rassurer des investisseurs inquiets en annonçant qu'il n'y aurait pas d'annulation des actions préférentielles.

"Il n'y a pas la moindre discussion à leur sujet et il n'y a absolument aucun projet d'annuler ces actions préférentielles par le biais d'une réduction du capital", a dit aux médias le directeur financier George Culmer.

L'assureur Aviva avait suscité l'émoi des investisseurs et attiré sur lui l'attention des autorités lorsqu'il avait annoncé en mars qu'il envisageait d'annuler ce type de titres, provoquant un plongeon des actions préférentielles des établissements financiers, avant de renoncer à cette idée.

Lloyds a publié un bénéfice imposable de 1,6 milliard de livres (1,83 milliard d'euros) au premier trimestre, ratant de peu le consensus des analystes qui le donnait à 1,82 milliard de livres. Ce bénéfice est en hausse de 23% par rapport aux 1,3 milliard de livres dégagés un an auparavant.

"Lloyds a bien commencé 2018", a résumé Laith Khalaf, analyste d'Hargreaves Lansdown, ajoutant que l'établissement bénéficie de la remontée des taux d'intérêt et de l'achat en 2016 à Bank of America de la société de cartes de crédit MBNA.

Mais il observe aussi que si la banque reconstitue des bénéfices et délivre à l'investisseur des rendements intéressants, l'action ne semble guère en tirer parti. De fait, elle perd 0,36% vers 7h40 GMT en Bourse de Londres, à peu près comme l'indice FTSE-100.

Pour le directeur général Antonio Horta-Osorio le résultat atteste de la solidité du "business model" de la banque, leader du crédit immobilier en Grande-Bretagne, et il reste optimiste pour l'évolution de l'économie britannique.

"L'économie britannique reste résistante, s'appuyant sur un chômage bas et une croissance continue du PIB", dit-il, ajoutant que la banque n'a pas observé de dégradation de la qualité des actifs et qu'elle pense qu'il en sera de même tout au long de l'année.

La forte présence de Lloyds dans la finance grand public par le biais du crédit immobilier et du prêt sur carte de crédit font de la banque un bon étalon de l'état de santé de l'économie britannique.

Toutefois, les dépréciations de créances ont augmenté à 258 millions de livres au premier trimestre contre 127 millions sur la période comparable de 2017 mais le directeur financier souligne que cela "n'a rien à voir" avec une supposée dégradation du portefeuille de crédits de la banque ou de la situation économique.

Lloyds, qui a présenté en février un plan stratégique triannuel, a également fait état d'un ratio de capital CET1 de 14,4% et a constitué une nouvelle provision de 90 millions de livres liée au litige de la vente d'assurances dans des conditions douteuses.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)