La Corse propose une nouvelle fois d'accueillir l'Aquarius

reuters.com  |   |  413  mots
La corse propose une nouvelle fois d'accueillir l'aquarius[reuters.com]
(Crédits : Guglielmo Mangiapane)

PARIS (Reuters) - La Corse est prête à accueillir dans l'un de ses ports le navire humanitaire Aquarius et les 141 migrants à son bord, une nouvelle fois refoulé par l'Italie et Malte, a déclaré mardi le président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni.

"Bien sûr, La Corse est exactement dans le même état d'esprit" qu'à la mi-juin, a dit le dirigeant indépendantiste sur BFMTV, en faisant référence au fait que les autorités de l'île avaient proposé d'accueillir ce navire affrété par SOS Méditerranée, refusé par le gouvernement italien nouvellement formé par l'extrême droite et le mouvement populiste Cinq étoiles.

Malte avait également refusé de laisser accoster le convoi formé par L'Aquarius et deux autres navires, qui transportaient au total 629 migrants, dont 123 mineurs non accompagnés.

Ils avaient finalement pu débarquer en Espagne, à Valence, mais Madrid n'a pour l'instant pas renouvelé son offre, une porte-parole du gouvernement ayant déclaré lundi que l'Espagne n'était "pas le port le plus sûr car il n'est pas le plus proche".

"Il y a une nécessité aujourd'hui (...) de porter secours à ces navires", a estimé le dirigeant corse en évoquant des "situations d'urgence".

"Il faut maintenant que les autorités de l'Etat fassent en sorte que ces personnes soient accueillies", a-t-il poursuivi.

Pour Jean-Guy Talamoni, "l'Europe a failli dans cette affaire et il est temps qu'elle se réveille et que chacun prenne sa part de responsabilité".

"On a laissé pendant des années l'Italie se débrouiller avec ce problème comme si c'était son problème, alors que c'était le problème de toute l'Europe (...) Maintenant on ne va pas considérer que c'est le problème de l'Espagne parce que l'Espagne a une attitude plus ouverte", a-t-il prévenu.

De son côté, le président du port de Sète-Frontignan et ancien ministre des Transports Jean-Claude Gayssot, a réitéré sa proposition de laisser accoster l'Aquarius soumise lundi.

"Il s'agit de sauver des vies humaines, il ne s'agit pas de politique migratoire, (...) il s'agit de jouer la seule carte qui vaille, c'est-à-dire d'assistance à personne en danger", a-t-il dit sur Europe 1.

Il a précisé avoir informé l'Aquarius et SOS Méditerranée de cette proposition mais ne pas avoir contacté l'Elysée.

"Aucun port ne peut accueillir un bateau sans l'aval des autorités françaises", a-t-il rappelé.

(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)