Gilets jaunes : Vinci renonce à sa demande de régularisation

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Griveaux juge les regularisations de vinci autoroutes incongrues[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) - Vinci Autoroutes a annoncé mardi en fin de journée renoncer à réclamer aux automobilistes le paiement des péages non payés pendant les opérations des "Gilets jaunes".

La filiale du groupe de BTP et de concessions Vinci avait indiqué la veille vouloir envoyer une facture aux automobilistes passés gratuitement au péage, afin de leur demander de régulariser leur situation.

Mais le gouvernement s'était insurgé contre cette décision.

"Je trouve ça très incongru, pour le dire avec politesse, je trouve que ce n'est pas une bonne manière de procéder dans la période", avait déclaré le matin Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, sur France Info. "Ma conviction c'est qu'il faut être bien sourd à ce que les Français nous ont dit depuis des semaines pour procéder à un mécanisme de la sorte."

Vinci a chiffré à "plusieurs dizaines de millions d'euros", le montant des dégradations sur son réseau depuis le début du mouvement social contre la vie chère, une estimation qui n'intègre pas le manque à gagner sur les péages non perçus lorsque les barrières sont levées.

Une vingtaine de personnes était ainsi en garde à vue mardi après l'incendie volontaire de barrières et de cabines de péage de Vinci Autoroutes à Bandol (Var) et près de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) en marge du mouvement des "Gilets jaunes", a-t-on appris auprès des autorités.

Une réunion est prévue mardi soir au ministère des Transports, entre les responsables des sociétés autoroutières et la ministre Elisabeth Borne afin d'évaluer la situation.

La question des hausses de péages pour 2019, politiquement sensible, n'est en revanche pas à l'ordre du jour.

En cas d'application stricte de la formule tarifaire, les prix des autoroutes devraient augmenter d'environ 1,8% au 1er février prochain, soit davantage que cette année. Mais pour ne pas mettre d'huile sur le feu dans le contexte social actuel, l'annonce des hausses a déjà été reportée deux fois.

(Avec Jean-François Rosnoblet à Marseille, Matthieu Protard et Sarah White à Paris, édité par Jean-Michel Bélot)