Vers un nouveau mandat des conservateurs en Pologne

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Pologne: les conservateurs revendiquent la victoire aux legislatives[reuters.com]
(Crédits : Kacper Pempel)

VARSOVIE (Reuters) - Le parti conservateur Droit et Justice (PiS) est en passe de conserver sa majorité en Pologne après les élections législatives de dimanche, montrent les résultats préliminaires, une victoire qui devrait attiser les inquiétudes au sujet du respect des valeurs démocratiques dans le pays.

Selon les résultats communiqués lundi matin par la commission électorale après 42% des bulletins dépouillés, le parti au pouvoir obtiendrait 49,3% des suffrages, disposant d'une nette avance sur la Coalition civique, principale force d'opposition, créditée de 22,3% des voix.

Un sondage de sortie des urnes réalisé par Ipsos donnait au PiS 43,6% des voix, devant la Coalition civique - alliance centriste composée notamment de la Plateforme civique (PO) dont le président du Conseil européen Donald Tusk fut le chef de file - avec 27,4% des suffrages.

"Nous avons gagné", s'est réjoui dimanche le chef de file de PiS, Jaroslaw Kaczynski, devant des adhérents réunis au siège de la formation nationaliste et catholique à Varsovie.

Des partis d'opposition et des partenaires européens de Varsovie accusent les conservateurs d'avoir sapé lors des quatre dernières années l'indépendance de la justice et de la presse, tout en faisant de la Pologne une terre moins accueillante pour les minorités ethniques et la communauté LGBT.

Le PiS a présenté le scrutin comme un choix entre une société imprégnée des valeurs catholiques traditionnelles et un système libéral favorisant une caste et détruisant la vie de famille.

Arrivé au pouvoir en exploitant la colère des plus pauvres s'estimant lésés depuis la chute du communisme en 1989, le PiS, porté par une croissance économique solide, a accru fortement les prestations sociales.

En matière de politique étrangère, le parti eurosceptique a adopté une position éloignée du courant dominant à Bruxelles, devenant l'une des principales voix appelant à réduire les pouvoirs de l'UE avec laquelle Varsovie est engagée dans une longue querelle autour de ses réformes judiciaires.

(Anna Wlodarczak-Semczuk et Marcin Goclowski, avec Agnieszka Barteczko et Alan Charlish; Jean Terzian pour le service français)