Total va reprendre le chantier de Mozambique LNG après un renforcement de la sécurité

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(Crédits : Sarah Meyssonnier)

MAPUTO (Reuters) - Total va redémarrer le chantier de son projet de gaz naturel liquéfié (GNL) au Mozambique, qui représente un investissement total de 20 milliards de dollars (16,9 milliards d'euros), après un renforcement des mesures de sécurité, a annoncé mercredi le groupe pétrolier.

Après des attaques djihadistes à proximité du site de Mozambique LNG, Total avait annoncé début janvier une réduction des effectifs intervenant sur le projet.

Le groupe avait demandé au gouvernement des mesures supplémentaires pour assurer la sécurité du site, dont l'instauration d'une zone sécurisée de 25 kilomètres autour des installations.

Ces mesures ayant été appliquées, Total a fait savoir mercredi qu'il allait mettre en oeuvre une "remobilisation progressive" des effectifs travaillant sur le projet Mozambique LNG.

"Le gouvernement du Mozambique a déclaré la zone située dans un périmètre de 25 km autour du projet Mozambique LNG comme une zone de sécurité spéciale", a déclaré Total dans un communiqué.

Le groupe a ajouté que d'autres mesures, notamment le renforcement des forces de sécurité, avaient également été mises en oeuvre.

Selon deux sources contactées par Reuters, des groupes armés ont attaqué mercredi la ville de Palma, dans le nord du Mozambique, située à quelque 25 km du chantier.

La province septentrionale de Cabo Delgado est le théâtre d'une insurrection islamiste depuis 2017, qui s'est étendue l'an dernier avec la prise de localités par les rebelles.

L'agence de presse portugaise Lusa a fait état de tirs d'armes automatiques à Palma et ajouté que des habitants avaient pris la fuite. Les communications ont par la suite été coupées, a-t-elle précisé.

L'attaque a été confirmée à Reuters par deux sources, dont l'une proche des services de sécurité.

Un porte-parole local de Total n'a pu être joint dans l'immédiat.

Dans son communiqué mercredi, Total a déclaré que le contrôle de la zone de 25 km restait assuré exclusivement par les forces de sécurité du Mozambique, et que le gouvernement s'était engagé à ce que le personnel affecté à la protection du projet agisse dans le respect des normes internationales relatives aux droits de l'homme.

L'organisation Amnesty International a accusé ce mois-ci les forces gouvernementales et les insurgés de commettre des crimes de guerre dans la région.

Le projet Mozambique LNG - premier développement à terre d'une usine de GNL du pays - comprend le développement de deux champs et la construction de deux trains de liquéfaction d'une capacité totale de 13,1 millions de tonnes par an.

Son entrée en production est prévue pour 2024.

(Manuel Mucari; Blandine Hénault pour la version française, édité par Bertrand Boucey et Jean-Stéphane Brosse)