A Papeete, Macron s'engage à la transparence sur les essais nucléaires

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(Crédits : Pool)

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a reconnu mercredi lors d'un discours à Papeete la "dette" de la France à l'égard de la Polynésie française et promis la transparence sur les essais nucléaires menés dans l'archipel jusqu'en 1996, s'engageant à renforcer le soutien aux populations affectées.

"Aussi vrai que je vous dis que je pense qu'il est bon pour la France et pour nous que nous soyons dotés de l'arme nucléaire, (...) je veux ici vous dire que la Nation a une dette à l'égard de la Polynésie française", a déclaré le président de la République au cinquième et dernier jour de son déplacement dans la région.

"Cette dette est le fait d'avoir en effet abrité ces essais, et en particulier les essais nucléaires entre 1966 et 1974 (des essais aériens, auxquels ont succédé à partir de 1975 des essais souterrains-NDLR) dont on ne peut absolument pas dire qu'ils étaient propres", a poursuivi le chef de l'Etat.

S'il n'y a "pas eu de mensonge" de la part des autorités françaises - les risques n'étant "pas parfaitement mesurés" à l'époque - il est "légitime" de reprocher le silence "trop longtemps" observé par l'Etat sur ce sujet, a-t-il souligné en promettant "la vérité et la transparence" totales.

Emmanuel Macron a donc promis d'ouvrir les archives (à l'exception de celles susceptibles de fournir des informations menaçant la dissuasion nucléaire française), mais aussi d'améliorer l'indemnisation des victimes, notamment en allongeant les délais de réclamation et en accélérant les procédures d'instruction des dossiers par le Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen) dont les moyens humains et financiers seront renforcés.

"Les victimes et les ayants droits nous irons les chercher et nous accompagnerons", a assuré le président de la République.

Au-delà de ces indemnisations, "L'Etat prendra en charge les coûts exceptionnels de dépollution" des anciens sites utilisés par l'armée afin d'aider les communes concernées à relancer l'activité économique sur leur territoire et les "contrats de redynamisation des sites de Défense" qui les lient à l'Etat "seront prolongés", a annoncé le chef de l'Etat.

(Reportage Myriam Rivet, édité par Jean-Stéphane Brosse)