Sept morts dans l'attaque d'une synagogue près de Jérusalem

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Attaque par balle a jerusalem[reuters.com]
(Crédits : Ronen Zvulun)

par Nidal al-Mughrabi et Henriette Chacar

JERUSALEM (Reuters) - Un Palestinien a ouvert le feu vendredi dans une synagogue proche de Jérusalem, faisant sept morts et trois blessés selon la police, une attaque qui fait craindre un nouveau bain de sang dans la région au lendemain d'un assaut israélien particulièrement meurtrier en Cisjordanie.

L'assaillant est arrivé vers 20h15, touchant plusieurs personnes par balles. Il a réussi à prendre la fuite avant d'être rattrapé et tué par les forces de l'ordre, a précisé la police.

La fusillade, qualifiée d'"attaque terroriste" par les enquêteurs, s'est produite dans une synagogue de Neve Ya'akov, sur un territoire occupé puis annexé par Israël après la guerre des Six-Jours en 1967.

Elle est survenue pendant les prières du début du shabbat et la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste.

L'attentat, salué dans les territoires palestiniens, fait craindre une nouvelle plongée de la région dans la violence au lendemain de la mort de neuf Palestiniens, dont deux civils, dans un affrontement avec les forces israéliennes à Djénine.

L'attaque n'a pas été revendiquée dans l'immédiat mais un porte-parole du Hamas a établi un lien entre les deux événements.

"Cette opération est une réponse au crime conduit par les forces d'occupation à Djénine et une réponse naturelle aux actions criminelles de l'occupation", a déclaré à Gaza le porte-parole du mouvement islamiste palestinien Hazem Qassem.

Le Djihad islamique, autre groupe armé palestinien, a également salué cette action sans en revendiquer la paternité.

Dans un communiqué, la police israélienne a déclaré que l'assaillant était un habitant palestinien de Jérusalem-Est âgé de 21 ans.

A Ramallah et à Gaza, des groupes d'habitants se sont rassemblés spontanément pour célébrer cette attaque, en tirant des coups de feu en l'air. Devant l'hôpital Hadassah de Jérusalem, où certains blessés ont été admis, une foule scandait "Mort aux terroristes".

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, chef de file d'un parti ultra-nationaliste dans le nouveau gouvernement de Benjamin Netanyahu, le plus à droite de l'histoire d'Israël, s'est rendu sur le lieu de l'attaque, où il a été à la fois applaudi et hué.

Signe d'une possible escalade, trois Palestiniens ont été hospitalisés après avoir été blessés par balles à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. L'identité de l'assaillant n'a pu être déterminée dans l'immédiat.

Le département d'Etat américain a condamné sans tarder la fusillade, ajoutant qu'il ne s'attendait pas à voir modifié l'agenda du secrétaire d'Etat Antony Blinken, qui doit se rendre en Egypte, Israël et Cisjordanie la semaine prochaine.

Cette visite promet de s'inscrire dans un contexte très tendu. Après l'assaut de Djénine, des roquettes ont été tirées sur Israël, et l'aviation israélienne a mené des frappes de représailles sur des cibles dans la bande de Gaza.

L'Autorité palestinienne a décidé de mettre fin à la coordination avec Israël en matière de sécurité en Cisjordanie après l'attaque de Djénine.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est "profondément préoccupé" par la spirale actuelle de violence, a déclaré son porte-parole, Stephane Dujarric.

La France a, dans un communiqué du Quai d'Orsay, condamné une "effroyable attaque terroriste" et appelé "toutes les parties à éviter des actions susceptibles d'alimenter l'engrenage de la violence".

(Reportage Henriette Chacar, version française Jean-Stéphane Brosse)