L'accord sur les céréales ukrainiennes prolongé de 60 jours

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Le president ukrainien volodymyr zelenskiy et le secretaire general de l'onu antonio guterres se serrent la main a kyiv[reuters.com]
(Crédits : Staff)

par Huseyin Hayatsever et Michelle Nichols

ANKARA/NATIONS UNIES (Reuters) - L'accord garantissant les exportations céréalières de l'Ukraine via les ports de la mer Noire a été prolongé samedi pour au moins 60 jours, soit la moitié de la durée prévue, la Russie ayant conditionné une prorogation au-delà de la mi-mai à la levée de certaines sanctions occidentales.

L'accord initial entre la Russie et l'Ukraine, négocié en juillet 2022 avec la médiation des Nations unies et la Turquie, a été renouvelé pour 120 jours supplémentaires en novembre afin d'éviter une crise alimentaire mondiale liée en partie à l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022 et le blocus de la mer Noire. L'accord devait expirer samedi.

Les Nations unies et la Turquie ont déclaré samedi que l'accord avait été prolongé sans précisions sur la durée. L'Ukraine, pour sa part, a indiqué qu'il avait été prorogé de 120 jours, mais un accord de la Russie est nécessaire et Moscou n'a accepté de le renouveler que pour 60 jours.

"L'Initiative céréalière de la mer Noire et le protocole d'accord visant à promouvoir des produits alimentaires et des engrais russes sur les marchés mondiaux sont essentiels pour la sécurité alimentaire mondiale, en particulier pour les pays en développement", a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole de l'Onu, cité dans un communiqué.

La Russie et l'Ukraine sont d'importants fournisseurs mondiaux de denrées alimentaires et la Russie est également l'un des principaux exportateurs d'engrais.

Afin d'inciter la Russie d'autoriser l'Ukraine à reprendre ses exportations de céréales via la mer Noire l'année dernière, un accord de trois ans a également été conclu en juillet, en vertu duquel les Nations unies ont accepté d'aider la Russie à exporter des denrées alimentaires et des engrais.

Les puissances occidentales ont imposé d'importantes sanctions à la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine. Même si les exportations de denrées alimentaires et d'engrais ne sont pas concernées par ces sanctions, Moscou affirme que les restrictions sur les paiements, la logistique et les assurances constituent un obstacle aux expéditions.

L'ambassadeur russe à l'Onu, Vassili Nebenzia, a déclaré vendredi que l'Union européenne, les Etats-Unis et le Royaume-Uni disposaient désormais d'un délai de deux mois pour exempter l'ensemble du secteur agricole russe de leurs sanctions s'ils souhaitent une prolongation de l'accord sur les céréales via la mer Noire.

L'ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a expliqué que Washington avait "déployé des efforts extraordinaires pour indiquer aux gouvernements et au secteur privé des exemptions claires concernant les denrées alimentaires et les engrais".

Les Nations unies, pour leur part, ont dit que si des progrès avaient été accomplis pour faciliter les exportations agricoles russes, des obstacles subsistaient, notamment en ce qui concerne les systèmes de paiement.

Stéphane Dujarric a déclaré samedi que les Nations unies étaient fermement déterminées à mettre en oeuvre l'accord céréalière de la mer Noire et a exhorté "toutes les parties à redoubler d'efforts pour les mettre pleinement en oeuvre".

D'après les Nations unies, l'Ukraine a exporté à ce stade près de 25 millions de tonnes de céréales, essentiellement du maïs et du blé, dans le cadre de l'accord, à destination notamment de la Chine, l'Italie, l'Espagne, la Turquie et les Pays-Bas.

(Avec le contribution de Max Hunder à Kyiv; version française Claude Chendjou)