Israël : Netanyahu convoque un ministre, tensions sur la réforme de la justice

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Le premier ministre israelien benjamin netanyahu assiste a la ceremonie du memorial day a jerusalem[reuters.com]
(Crédits : Pool)

par James Mackenzie

JERUSALEM (Reuters) - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a convoqué jeudi son ministre de la Défense après que la presse locale a rapporté que ce dernier voulait appeler à la suspension du projet gouvernemental de réforme de la justice, lequel a suscité une vague de contestation inédite, notamment dans l'armée.

D'après la presse locale, Yoav Gallant avait prévu de prendre la parole pour se prononcer en faveur de la suspension du projet de réforme de la justice, voulant ainsi maintenir l'ordre dans les rangs de l'armée. Il s'est abstenu de le faire après sa convocation par les services de Benjamin Netanyahu.

Le Premier ministre a effectué dans la soirée une allocution télévisée lors de laquelle il a affiché sa détermination sur cette réforme, qu'il a présentée par le passé comme nécessaire pour équilibrer les pouvoirs, même s'il est apparu disposé à écouter les contestataires - sans donner de marche à suivre.

Dénoncé par l'opposition et une partie de la population comme une entrave à la démocratie, le projet de loi vise à conférer au gouvernement un poids plus important dans le choix des juges et à limiter les capacités de la Cour suprême à annuler des lois votées par le Parlement.

La volonté de Yoav Gallant, issu comme Benjamin Netanyahu du parti conservateur du Likoud, de s'écarter de la position de la coalition au pouvoir a provoqué des critiques immédiates, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir accusant l'ancien commandant de l'armée de s'être "écarté du bon camp".

Une nouvelle fois, des dizaines de milliers d'Israéliens sont descendus jeudi dans la rue pour protester contre le projet de réforme. La police a fait savoir qu'elle avait arrêté des dizaines de manifestants pour troubles à l'ordre public.

"Trop c'est trop", a déclaré Benjamin Netanyahu, assurant être à l'écoute de toutes les préoccupations. "Pour le bien de notre nation, je ferai tout ce qu'il faut pour trouver une solution".

Le Premier ministre, jugé pour des accusations de corruption qu'il rejette, a dit vouloir aller au bout d'une réforme qu'il a décrite comme "responsable".

(Reportage Rami Amichay, Eli Berlzon, Dedi Hayun, Ari Rabinovitch; version française Jean Terzian)