Mercedes ne montera pas à bord du FlexEvan électrique de Renault, selon des sourcesMeer

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Photo du logo de mercedes benz[reuters.com]
(Crédits : Yves Herman)

par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) - Mercedes Benz Group, partenaire de Renault dans les véhicules utilitaires depuis plus de dix ans, ne participera pas au nouveau projet de van électrique FlexEvan du groupe au losange, ont dit à Reuters deux sources proches du dossier, nouvelle illustration de la recomposition des alliances historiques du constructeur automobile français.

"Ils ont leur propre projet", a dit une des sources, en référence à l'architecture modulaire d'utilitaire électrique premium VAN.EA du groupe allemand.

Une porte-parole de Mercedes Benz Group a confirmé "qu'il n'y a pas de plan de lancer un fourgon de taille moyenne ou grande sur une plateforme différente de VAN.EA".

Renault a refusé de faire un commentaire.

Le projet FlexEvan, programmé pour 2026, est développé pour les marques Renault et Nissan et pourrait aussi servir, selon des sources, à Renault Trucks, filiale du constructeur suédois de camions Volvo. Renault garde la porte ouverte à d'autres constructeurs que cette architecture modulaire innovante pourrait intéresser.

Après la chute de la demande en moteurs diesel que le groupe français vendait à son partenaire allemand et la fin de leur coopération sur Twingo-Smart, il ne reste plus aujourd'hui de leurs nombreux projets communs qu'une fourgonnette, Citan, cousine du Kangoo fabriquée dans l'usine Renault de Maubeuge (Nord) et dont la première version électrique est en cours de lancement.

"La famille des petits vans est indépendante de VAN.EA (...) et nous ne faisons jamais de commentaire sur les cycles de vie des produits", a ajouté Mercedes Benz Group en réponse à une question sur l'avenir du programme.

Le groupe au losange a longtemps caressé l'espoir d'élargir sa coopération avec Mercedes dans les fourgons, mais en vain.

"Il est vrai que sur les véhicules utilitaires légers, l'essentiel a été fait", a dit une autre source.

NE JAMAIS DIRE JAMAIS

Sous la houlette de son directeur général Luca de Meo, Renault multiplie aujourd'hui les partenariats extérieurs à son alliance de plus de vingt ans avec Nissan et à celle forgée en 2010 avec Daimler, maison mère de Mercedes, toutes deux incarnées par son prédécesseur Carlos Ghosn.

"Mercedes a toujours eu une approche très pragmatique. On ne sait pas ce que réserve le futur, mais s'il y a un projet gagnant-gagnant que les deux parties veulent poursuivre (...) bien sûr que Mercedes est ouvert à la discussion", a ajouté la deuxième source.

Aucun projet potentiel concret n'est actuellement identifié, a ajouté une troisième source, tout en précisant que l'influence nouvelle des dispositifs d'aides comme l'IRA américain et sa riposte européenne sur les décisions d'implantations industrielles peut aussi faire naître des opportunités inattendues, par exemple dans le partage d'usines.

"Dans l'industrie automobile, on ne peut jamais dire jamais", a-t-elle dit.

Renault et Nissan ont engagé un rééquilibrage de leurs participations croisées dans le cadre d'une refonte de leur alliance dont les accords définitifs sont toujours en discussion, tandis que les participations croisées entre Renault, Nissan et Daimler, ont été dénouées et vendues depuis 2021.

Parallèlement, ce n'est pas avec Renault mais avec le concurrent Stellantis que Mercedes s'est allié dans les batteries au sein d'ACC, dont la première gigafactory a été inaugurée mardi en France.

Pour rester dans la course à l'électrification et à la connectivité des voitures, qui requiert d'importants investissements, Renault a ouvert ses activités à de nouveaux investisseurs extérieurs: l'américain Qualcomm devrait rejoindre Nissan et Mitsubishi au capital d'Ampère (électrique et logiciels) lors de l'introduction en Bourse de l'entité tandis que le chinois Geely et le saoudien Saudi Aramco seront co-actionnaires de Horse-Power (motorisations essence).

D'autres investisseurs sont aussi attendus pour Alpine (sport), Mobilize (autopartage et services financiers) et The future is neutral (économie circulaire).

(Reportage Gilles Guillaume, édité par Blandine Hénault)