Le sort des djihadistes détenus en Syrie au coeur d'une réunion à Rome

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ROME (Reuters) - Les Etats-Unis et leur alliés dans la lutte contre le groupe Etat islamique (Daech) ne sont pas parvenus mardi à se mettre d'accord sur le sort à réserver aux combattants étrangers détenus en Syrie, qui pourraient constituer une menace sécuritaire s'ils venaient à échapper à la justice.

Une réunion organisée à huis clos mardi à Rome, regroupant une dizaine de ministres de la Défense, n'a pas permis de déboucher sur un accord concernant la gestion des centaines de combattants étrangers capturés en Syrie par les Forces démocratiques de Syrie (FDS), des milices soutenues par les Etats-Unis.

La délégation américaine, menée par Jim Mattis, le secrétaire à la Défense, espérait convaincre ses alliés de prendre davantage de responsabilités concernant le sort de ces combattants.

Une option évoquée lors de la réunion est le rapatriement de ces combattants dans leurs pays d'origine afin qu'ils y soient jugés, une démarche à laquelle les alliés des Etats-Unis ne sont pas favorables.

"Aucune option définitive n'a été validée, c'est en cours", a déclaré Mattis aux journalistes présents à ses côtés dans l'avion qui l'emmenait de Rome à Bruxelles, où il va poursuivre sa tournée européenne.

Les membres de la coalition se sont engagés à trouver une solution à ce problème et les modalités des rapatriements font partie des questions actuellement à l'étude, a affirmé Mattis, selon lequel chaque cas est différent.

"La chose la plus importante est de déterminer comment nous allons gérer la situation, que c'est possible d'y parvenir (...). Ne rien faire n'est pas une option."

"Nous ne voulons pas que (ces combattants) se retrouvent dans les rues, que ce soit à Ankara, à Tunis, Paris ou Bruxelles", a dit encore Mattis.

Aucune confirmation n'a été donnée sur l'identité des pays représentés à la réunion.

Des dirigeants français ont répété que les combattants français capturés par les FDS devraient être jugés par les autorités locales et non pas être rapatriés sur le territoire national.

"Ils ne seront pas rapatriés en France, dans la mesure où ce sont des combattants, donc ce sont des ennemis", a déclaré Jean-Yves le Drian sur BFMTV la semaine dernière.

"Ils seront jugés par ceux qu'ils ont combattus (...), par les autorités judiciaires locales", a ajouté le ministre des Affaires étrangères.

Le problème du sort des combattants étrangers capturés en Syrie a été mis en exergue lorsque les FDS ont capturé en janvier deux djihadistes britanniques de Daech. Elles n'ont depuis reçu aucune demande de transfert, a affirmé vendredi dernier un haut responsable de cette alliance arabo-kurde.

(Idrees Ali, avec John Irish à Paris, Jean Terzian pour le service français)