La gauche suédoise ne soutiendra pas un gouvernement de droite

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La droite suedoise veut le pouvoir, demande a la gauche de s'effacer[reuters.com]
(Crédits : Ints Kalnins)

STOCKHOLM (Reuters) - Les dirigeants de l'Alliance, la coalition de droite arrivée en deuxième position juste derrière la gauche aux élections législatives de dimanche en Suède, ont demandé mercredi aux sociaux-démocrates et à leurs alliés, membres du gouvernement sortant, de s'effacer et de les aider à former une nouvelle équipe dirigeante.

Le Premier ministre sortant, le social-démocrate Stefan Lofven, a aussitôt rejeté cette demande.

Les élections n'ont pas permis de dégager une majorité et ont été marquées par une poussée des Démocrates de Suède (SD), un parti d'extrême droite qui se retrouve en position de faiseur de roi, mais auquel ni la droite, ni la gauche ne veut s'allier pour former un gouvernement.

"L'Alliance ne va pas négocier avec les Démocrates de Suède", a répété mercredi Annie Loof, dirigeante du Parti du centre qui fait partie de la coalition de droite.

L'Alliance avait déjà rejeté la proposition de Stefan Lofven de soutenir un gouvernement conduit par les sociaux-démocrates.

"Nous voulons former un gouvernement de l'Alliance, avec le soutien de formations venues de tout l'échiquier politique", écrivent les dirigeants des Modérés, du Centre, du Parti chrétien-démocrate et des Libéraux dans une tribune publiée mercredi par le quotidien Dagens Nyheter.

"La Suède a besoin d'une politique économique stable et de grandes réformes à mener sur le long terme, qui nécessitent un large soutien au Parlement", soulignent-ils.

Ulf Kristersson, des Modérés, est le candidat de l'Alliance au poste de Premier ministre.

"LA VICTOIRE OU LA MORT"

Mais Stefan Lofven, dont les sociaux-démocrates dominent la vie politique suédoise depuis un siècle, a assuré mercredi que son parti ne soutiendrait pas un gouvernement minoritaire de droite. "Ce n'est même pas la peine d'y penser", a-t-il dit pendant une conférence de presse.

Selon les résultats préliminaires des élections - les chiffres officiels doivent être connus dans la journée - la coalition de gauche (Parti social-démocrate, Verts et Parti de gauche) a obtenu 40,6% des voix, l'Alliance de droite 40,3%.

Ces chiffres ne prennent pas en compte les votes par correspondance ni de ceux des Suédois de l'étranger. Si le décompte de ces bulletins devait placer l'Alliance en tête du scrutin, les sociaux-démocrates entreraient dans l'opposition, a déclaré Stefan Lofven.

En se fondant sur les chiffres provisoires, la coalition de gauche aurait 144 sièges sur 349 au Parlement, le Riksdag, deux de plus que l'Alliance.

Les Démocrates de Suède, avec 17,6% des suffrages, auraient 63 sièges et se retrouveraient en position d'arbitres.

Le dirigeant d'extrême droite, Jimmie Akesson, a promis de faire tomber tout gouvernement qui ne tiendrait pas suffisamment compte de ses demandes, notamment sur l'immigration.

"Nos ennemis nous ont contraints à une lutte à mort pour notre culture et la survie de notre pays", a renchéri le chef du groupe parlementaire des Démocrates de Suède, Mattias Karlsson, sur sa page Facebook. "Il n'y a que deux choix: la victoire ou la mort."

(Simon Johnson, Johan Sennero et Daniel Dickson; Guy Kerivel et Tangi Salaün pour le service français, édité par Danielle Rouquié)