Collomb candidat aux municipales à Lyon en 2020

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Collomb candidat aux municipales a lyon en 2020[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, annonce dans un entretien publié mardi sa candidature aux municipales de 2020 à Lyon, une ville dont il a déjà été maire de 2001 à 2017, ce qui devrait l'obliger à quitter la place Beauvau à moyen terme.

Dans une longue interview à L'Express, l'ancien socialiste, soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, évoque un départ du gouvernement après les élections européennes de mai 2019.

"Si d'ici là on ne m'a pas diagnostiqué de maladie grave, je serai candidat à Lyon", déclare-t-il, ajoutant qu'il briguerait simultanément la tête de la métropole de Lyon.

"Je mènerai les choses, en accord avec le président", poursuit-il. "Je pense que les ministres qui veulent être candidats aux municipales de 2020 devraient pouvoir quitter le gouvernement après la bataille des européennes" afin de se rendre "totalement disponibles pour la campagne".

"Je pense qu'à Lyon j'apporte une plus-value forte", dit encore Gérard Collomb, âgé de 71 ans.

Député de 1981 à 1988 puis sénateur de 1999 à 2017, le successeur de Raymond Barre à la mairie de Lyon s'est bâti un fief dans la troisième ville de France, à laquelle il n'a jamais renoncé malgré sa nomination dans le gouvernement d'Emmanuel Macron et Edouard Philippe l'an dernier.

Il y revient presque chaque fin de semaine et reçoit régulièrement, à Beauvau, élus et personnalités lyonnaises, autant d'attentions qui ont alimenté ces derniers mois les spéculations sur un éventuel retour.

En juin dernier, il a par ailleurs lancé une association baptisée "Prendre un temps d'avance" conçue pour préparer les futures échéances locales.

Et c'est à un fidèle, Georges Képénékian, âgé de 69 ans, que Gérard Collomb a laissé les clefs de l'Hôtel de ville en 2017.

"EMBALLEMENT"

"Nous connaissons tous l'affection de Gérard Collomb pour sa ville et la métropole lyonnaise. C'est une bonne nouvelle qu'il souhaite y consacrer du temps", a-t-on réagi à l'Elysée. "Le président réorganisera l'équipe gouvernementale lorsqu'il le jugera nécessaire."

"La France mérite un ministre de l'Intérieur à temps plein et non pas un homme qui ne pense qu'à lui-même et qui exerce sa fonction à temps partiel", a réagi mardi le vice-président des Républicains Guillaume Peltier sur RTL. "Tout cela est lunaire."

Promoteur dès 2016 d'une candidature d'Emmanuel Macron, l'ex-maire a adressé au début du mois une forme de mise en garde à l'exécutif, qu'il a exhorté sur BFM TV à ne pas céder à "l'hubris", la malédiction infligée par les dieux "quand à un moment donné vous devenez trop sûr de vous".

"Collectivement, le fait qu'il y ait eu une victoire aussi massive porte toujours à un emballement", insiste-t-il dans L'Express. "Dans ces moments-là, l'ambiance est particulière, il y a moins d'écoute."

Le ministre de l'Intérieur cite en exemple les retraités dont "il ne faut pas charger la barque".

Le gouvernement pourrait perdre plusieurs autres ministres avant les prochaines municipales tant l'échéance aiguise les ambitions au sein de La République en marche (LaRem).

Comme il l'a redit mardi sur Radio Classique, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, fera savoir "au printemps" 2019 s'il postule à la mairie de Paris, qui intéresse également le secrétaire d'Etat au numérique, Mounir Mahjoubi.

"Je peux être un bon candidat pour Paris", a déclaré ce dernier dans une interview au Figaro publiée mardi.

(Simon Carraud avec Marine Pennetier et Catherine Lagrange à Lyon, édité par Yves Clarisse)