De Rugy confirme l'introduction de 2 ourses dans les Pyrénées

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De rugy confirme l'introduction de 2 ourses dans les pyrenees[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

BORDEAUX (Reuters) - Le nouveau ministre de la Transition écologique, François de Rugy, a confirmé jeudi à Pau (Pyrénées-Atlantiques) la réintroduction de deux ourses dans le Béarn annoncée par son prédécesseur Nicolas Hulot au printemps dernier.

     A l'issue d'une réunion avec des élus en préfecture de Pau, l'ex-président de l'Assemblée nationale a indiqué lors d'une conférence de presse que cette réintroduction de deux ourses de Slovénie serait effectuée au début du mois d'octobre.

"J'ai décidé de donner le feu vert à la réintroduction de deux ourses femelles dans le Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques, comme cela avait été envisagé. Mais j'ai décidé de passer à l'action. Ce qui était nécessaire. Et ce sera fait d'ici le début du mois d'octobre", a-t-il dit.

Conscient des tensions qui entourent ce projet et de l'opposition des éleveurs, François de Rugy a dit avoir fait le choix de venir sur le terrain pour faire cette annonce "et non pas dans un entretien à la presse après avoir signé un arrêté dans mon bureau de ministre à Paris".

Le ministère rappelle que le plan Ours bruns de mai 2018, d'un montant de 3,4 millions d'euros, prévoit la protection des troupeaux, l'indemnisation en cas d'attaque, l'amélioration des conditions de vie des bergers et la valorisation de la présence de l'ours, notamment dans le tourisme.

    Opposés à ces nouvelles réintroductions de plantigrades, 200 éleveurs se sont réunis en fin de matinée sur la ferme d'Olivier Maurin, l'un de leurs porte-parole, à Asasp-Arros à une cinquantaine de kilomètres de Pau.

    "Cela fait des mois qu'on se bat pour expliquer que la cohabitation aujourd'hui n'est pas possible parce que nous n'avons aucune garantie sur la protection de nos troupeaux, que la présence des ours est une catastrophe pour le pastoralisme et qu'en Ariège il y a eu 400 attaques cet été", a dit ce dernier.

Il a également assuré que "si il fallait prendre les fusils, nous le ferons", suggérant qu'ils pourraient organiser des "battues armées".

    "On espérait les prémisses d'une discussion mais la décision était déjà prise. Plutôt que de rétablir la confiance, François de Rugy, atteint de surdité, a voulu faire un exemple", a regretté le président du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques Jean-Jacques Lasserre (MoDem) dans un tweet.

La tension dans les Pyrénées était montée d'un cran à la fin du mois d'août dans le village d'Etsaut près d'Oloron-Sainte-Marie où les anti-ours avaient jeté des sacs de sang et déposé des cadavres de brebis devant la mairie, favorable à la réintroduction des plantigrades.

    Les associations spécialisées ont compté au moins 43 ours dans les Pyrénées au début du mois d'avril dernier. Le plan de renforcement de la population des ours a débuté au milieu des années 90.

(Claude Canellas, édité par Yves Clarisse)