Le Maire plaide la patience pour les résultats des réformes

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(Crédits : Christian Hartmann)

par Leigh Thomas

PARIS (Reuters) - Les Français devront encore attendre au moins un an pour voir les résultats des réformes engagées par Emmanuel Macron, a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire.

"Les Français sont sceptiques, c'est dans leur culture", a-t-il dit mardi à un petit groupe de journalistes anglo-saxons, "ils veulent voir des résultats concrets mais il faut du temps pour que les réformes produisent pleinement leurs effets".

"Nous avons déjà les premiers résultats, mais ils sont encore limités et je pense qu'il faudra encore attendre douze ou vingt-quatre mois avant de voir le plein effet des réformes", a ajouté le ministre.

Dès son arrivée à l'Elysée, Emmanuel Macron a mis en oeuvre une série de réformes pro-entreprises (marché du travail, baisse de charges) et pour les catégories les plus aisées (fiscalité du capital), qui ont pris le pas, dans l'opinion, sur les autres mesures (taxe d'habitation, baisse des cotisations salariales) d'autant que ces dernières se sont accompagnées d'une hausse de la CSG affectant surtout les retraités.

Confronté à une forte impopularité en cette rentrée, le gouvernement a mis l'accent sur les six milliards d'euros de baisse des prélèvements qui attendent les ménages en 2019.

Bruno Le Maire a souligné que le gouvernement entendait poursuivre sur la voie des réformes même si celles qui sont programmées en 2019, l'assurance chômage et les retraites, risquent de susciter aussi une forte opposition.

Le ministre de l'Economie porte lui un texte visant à favoriser la croissance des entreprises, le projet de loi Pacte, dont les députés ont commencé mardi l'examen.

Avec une situation des finances publiques qui s'améliore lentement, l'action du gouvernement pourrait se compliquer en cas de remontée brusque des taux d'intérêt.

A 2,8% du PIB, le déficit public prévu en 2019 reste proche du seuil de 3% sous lequel la France est repassé en 2017 pour la première fois depuis dix ans, revenant ainsi dans les clous du pacte de stabilité européen. Il intègre pour 0,9 point l'impact, ponctuel, de la transformation du crédit d'impôt compétitivité emploi en baisse de charges pérenne pour les entreprises.

Bruno Le Maire a exclu d'accentuer l'effort programmé sur les dépenses si la croissance de l'économie n'était pas au rendez-vous l'an prochain, le gouvernement tablant sur un PIB en hausse de 1,7%, tout comme pour 2018.

"Je pense que les efforts qu'on a demandé aujourd'hui sont les bons efforts et demander plus serait déraisonnable", a-t-il dit.

"Si nous réduisons trop la dépense publique, l'impact sur la croissance sera négatif et les comptes publics ne seront pas bien tenus. Il y a un équilibre à trouver (...) Si vous allez trop loin et trop vite dans la réduction des dépenses publiques, vous cassez la croissance".

(Yann Le Guernigou pour le service français, édité par Yves Clarisse)