Les faits donnent raison à la BCE; les risques augmentent, dit Draghi

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(Crédits : Francois Lenoir)

NUSA DUA, Indonésie (Reuters) - La croissance continue de la zone euro prouve le bien-fondé de la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne (BCE) mais les risques pour la croissance à venir, qui vont du protectionnisme à la menace d'un Brexit dur, sont orientés en hausse, a déclaré vendredi le président Mario Draghi.

La BCE a lancé en mars un programme dit d'assouplissement quantitatif (QE), consistant en de massifs rachats d'actifs obligataires, qui a atteint dans les 2.600 milliards d'euros. Elle compte y mettre fin en décembre, estimant qu'elle a fait suffisamment pour relancer la croissance et l'inflation.

Mais Mario Draghi a également légèrement atténué le ton de ses propos tenus précédemment, dans lesquels il évoquait une hausse de l'inflation de base "relativement vigoureuse", se contentant de prévoir une hausse "progressive" à moyen terme.

"Les dernières évolutions justifient les précédentes évaluations du Conseil des gouverneurs quant aux perspectives de l'inflation à moyen terme", a-t-il déclaré à l'assemblée générale annuelle du Fonds monétaire international (FMI) de la Banque mondiale, ajoutant que "les incertitudes entourant les perspectives d'inflation vont en s'atténuant".

"Les informations qui nous parviennent continuent de conforter notre confiance dans le fait que la convergence durable de l'inflation vers des niveaux inférieurs à, mais proches de 2% aura bien lieu et se maintiendra même après un démantèlement graduel de nos achats nets d'actifs", a-t-il dit.

Faisant vraisemblablement référence à la hausse des rendements obligataires italiens, Mario Draghi a par ailleurs minimisé l'importance du récent accès de volatilité des marchés, jugeant qu'il n'avait pas eu d'impact plus large.

"Pour ce qui concerne la stabilité d'une manière plus générale, les récents épisodes de volatilité accrue du marché financier n'ont eu qu'un effet de contagion limité à travers les pays et les marchés", a-t-il poursuivi.

Il a néanmoins mis en avant les risques externes qui pourraient avoir des répercussions sur la croissance de la zone euro.

"Un retrait ordonné du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) représente en soi un risque globalement limité pour la stabilité financière de la zone euro", a-t-il expliqué.

"Toutefois, l'incertitude déclenchée par un Brexit précipité pourrait en puissance représenter un risque significatif pour la stabilité financière".

(Francesco Canepa et Balasz Koranyi, Marc Angrand et Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Juliette Rouillon)