Brésil : Bolsonaro nie violer les lois sur le financement électoral

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(Crédits : Stringer .)

BRASILIA/SAO PAULO (Reuters) - Le candidat de l'extrême droite à l'élection présidentielle au Brésil, Jair Bolsonaro, arrivé largement en tête du premier tour du scrutin, a nié jeudi mener une campagne publicitaire massive en infraction avec les règles de financement de la vie politique, comme l'en a accusé son rival.

Fernando Haddad, candidat du Parti des travailleurs (PT), a accusé plus tôt dans la journée Jair Bolsonaro de mobiliser des chefs d'entreprise pour mener une campagne publicitaire massive via les réseaux sociaux en infraction avec les règles de financement de la vie politique.

Le candidat de la gauche brésilienne s'est appuyé sur les révélations du quotidien Folha de S.Paulo, qui a rapporté que des soutiens fortunés de l'ancien officier avaient versé chacun jusqu'à 12 millions de réais (3,25 millions de dollars environ) pour faire diffuser via l'application WhatsApp des dizaines de milliers de messages publicitaires à caractère politique.

Dans une interview accordée à une radio brésilienne, Haddad a affirmé que son parti était en relation avec des témoins qui disent avoir entendu Bolsonaro demander à des chefs d'entreprise, lors d'un dîner à Sao Paulo, de financer cette campagne, ce qui équivaut, selon le candidat du PT, à des financements non déclarés.

L'équipe de campagne du candidat du Parti social-libéral, a-t-il ajouté, "a créé une véritable organisation criminelle avec des hommes d'affaires qui se servent d'argent non déclaré pour financer de faux messages sur WhatsApp".

Jair Bolsonaro, qui a dû interrompre sa campagne après avoir été victime d'une attaque à l'arme blanche le 6 septembre et n'a pu prendre part à des meetings de grande ampleur, a nié ces accusations.

"Depuis le 6 septembre, je suis sur la touche. J'ai été hospitalisé pendant 23 jours, et je suis resté au repos chez moi plusieurs jours. Je n'ai dîné ou déjeuner avec personne. Je suis sorti cinq fois seulement", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée en direct sur Facebook.

Les avocats du Parti des travailleurs ont réclamé aux procureurs et à la police fédérale d'ouvrir une enquête. Haddad a demandé pour sa part à WhatsApp de mener ses propres vérifications.

Une porte-parole de WhatsApp, filiale de Facebook, a déclaré que les informations rapportées par la presse étaient prises au sérieux.

La société a "supprimé des centaines de milliers de comptes depuis le début de la campagne électorale", a-t-elle ajouté.

Bolsonaro, qui a remporté 46% des voix au premier tour, le 7 octobre dernier, contre 29% pour Haddad, aborde en grandissime favori le second tour, fixé au 28 octobre prochain.

Selon la dernière enquête d'opinion publiée jeudi, Bolsonaro a accru son avance sur Haddad et est crédité de 59% des voix, contre 41% pour son rival.

(Lisandra Paraguassu et Eduardo Simões; Henri-Pierre André et Jean Terzian pour le service français)