La SNCF épinglée par le Conseil d'Etat sur le droit de grève

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La sncf epinglee par le conseil d'etat sur le droit de greve[reuters.com]
(Crédits : Christian Hartmann)

PARIS (Reuters) - Le Conseil d'Etat a annulé lundi une décision de la SNCF qui élargissait le nombre de catégories professionnelles tenues de déclarer 48 heures à l'avance leur intention de participer à une grève.

La direction de la SNCF avait prévenu en août 2017 les organisations syndicales qu'elle étendait à quatorze catégories d'agents - contre trois auparavant - l'obligation de soumettre un préavis de 48 heures.

Elle justifiait cette extension par la nécessité de garantir un meilleur service minimum en période de grève, peut-on lire dans la décision du Conseil d'Etat.

Selon la haute juridiction, les rencontres organisées par la direction avec les syndicats en amont du changement de réglementation ne peuvent être considérées comme des "négociations préalables" telles qu'imposées par le Code des Transports avant toute modification significative du plan de prévisibilité.

Le Conseil d'Etat a donc annulé la décision de la direction, donnant ainsi raison au syndicat Sud-Rail, qui avait intenté le recours. Il ordonne également à la SNCF, SNCF Mobilités et SNCF Réseau de verser chacune 1.000 euros au syndicat.

La direction de la SNCF dit avoir "pris acte" de la décision du Conseil d'Etat et compte convoquer les organisations syndicales pour entamer des négociations sur le sujet au mois de décembre.

En attendant, seules les catégories d'agents soumis à la déclaration d'intention avant septembre 2017 continueront de l'être. Il s'agit des conducteurs, des contrôleurs et des aiguilleurs.

Sud-Rail pour qui l'extension entravait "le droit de grève de dizaine de milliers de cheminots" s'est félicité d'une telle décision.

Les cheminots ont mené cette année une grève de 36 jours répartie sur trois mois, d'avril à juin dernier, qui a coûté 780 millions d'euros au groupe, selon la direction.

(Caroline Pailliez, édité par Danielle Rouquié)