Yémen : Brève accalmie dans les combats à Hodeïda

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ADEN (Reuters) - Les combats ont brièvement baissé d'intensité lundi dans la ville portuaire d'Hodeïda, au Yémen, alors que les pays occidentaux pressent la coalition arabe conduite par l'Arabie saoudite de mettre fin à la guerre contre les rebelles houthis appuyés par l'Iran.

Après cette accalmie d'une douzaine d'heures, la coalition arabe a repris dans la soirée ses frappes aériennes contre plusieurs zones dans la région d'Hodeïda, indiquent des habitants et des associations humanitaires.

Les appareils ont bombardé l'entrée du port d'Hodeïda deux heures avant le coucher du soleil, tuant trois gardes, précisent un témoin et un organe de presse houthi.

Cette courte trêve coïncide avec la visite à Ryad du chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt. Le secrétaire au Foreign Office a pressé le roi Salman de mettre un terme au conflit qui a fait plus de 10.000 morts en trois ans et demi.

Le porte-parole de la coalition arabe, le colonel Turki al Malki, avait démenti dans la journée qu'il y ait un cessez-le-feu et a affirmé que l'offensive se poursuivait pour prendre le contrôle de ce port stratégique sur la mer Rouge, par lequel arrivent au Yémen 80% des vivres et l'aide humanitaire internationale.

"L'opération se poursuit. Il n'est pas vrai qu'il y a un cessez-le-feu à Hodeïda", a dit le porte-parole.

Sous la conduite de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, la coalition s'est engagée militairement au Yémen en mars 2015 contre les miliciens houthis, appuyés par l'Iran chiite, qui tiennent la capitale Sanaa et une partie du pays.

A l'instar des Etats-Unis, le Royaume-Uni, qui est l'un des principaux fournisseurs d'armement de Ryad, a demandé la semaine dernière un cessez-le-feu au Yémen et tente de faire pression sur l'Arabie saoudite, montrée du doigt par la communauté internationale après le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi le 2 octobre au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul

Lundi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, a déclaré qu'il ne pouvait y avoir de vainqueur dans cette guerre et a exhorté la communauté internationale à "arrêter les frais".

"C'est une sale guerre. Il faut que la communauté internationale dise 'ça suffit'. C'est ce que disent les Etats-Unis, c'est ce que nous disons, c'est ce que disent les Britanniques", a ajouté le ministre sur la chaîne de télévision France 2.

La coordinatrice de l'Onu au Yémen pour les questions humanitaire, Lise Grande, a salué l'accalmie dans les combats à Hodeïda, soulignant la situation "absolument désespérée" des civils.

Depuis le 1er novembre, l'organisation Médecins sans frontières (MSF) a soigné 134 blessés à Hodeïda, dont 14 femmes et 24 enfants.

(Mohammed Ghobari avec Aziz El Yaakoubi, Stephen Kalin, Tom Miles et John Irish; Guy Kerivel pour le service français)