L'Iran va demander au Japon de tenter une médiation sur le pétrole

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(Crédits : Tasnim News Agency)

DUBAI (Reuters) - L'Iran va demander au Japon d'effectuer une médiation entre Téhéran et Washington pour tenter d'obtenir un allègement des sanctions imposées à son secteur pétrolier, ont déclaré mercredi des responsables iraniens.

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe est arrivé mercredi à Téhéran pour une visite de deux jours, la première d'un chef du gouvernement nippon en exercice depuis la Révolution islamique de 1979.

La télévision publique iranienne, qui a diffusé en direct les images de son arrivée, a précisé qu'il devait s'entretenir dans la journée avec le président iranien Hassan Rohani. Il verra jeudi le guide suprême de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei.

"Le Japon peut contribuer à réduire les tensions entre l'Iran et l'Amérique", a déclaré à Reuters un haut responsable iranien.

"En signe de bonne volonté, l'Amérique devrait soit lever les sanctions injustes visant le pétrole, soit prolonger les dérogations (qui ont permis à certains pays, dont le Japon, de continuer à importer du brut iranien jusqu'à fin avril, NDLR)", a-t-il ajouté.

Un autre responsable iranien a exprimé le souhait que Shinzo Abe puisse jouer un "rôle constructif" pour apaiser les tensions au Moyen-Orient.

Shinzo Abe a de son côté dit vouloir contribuer à apaiser les tensions liées à l'Iran et a appelé Téhéran à jouer un rôle constructif pour stabiliser la région.

"Dans ce contexte de tensions, il est primordial que l'Iran joue un rôle constructif dans le renforcement de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient afin que cette région ne se destabilise pas davantage ou que des affrontements accidentels ne se produisent pas", a déclaré le Premier ministre japonais.

Lors de sa visite au Japon le mois dernier, Donald Trump a remercié Shinzo Abe pour son aide dans le dossier iranien en évoquant les "très bonnes relations" entre Tokyo et Téhéran.

"Je sais très bien que le Premier ministre est très proche des dirigeants iraniens, et nous verrons ce qui se passera", avait-il dit lors d'une conférence de presse commune avec son hôte, alors que la chaîne publique japonaise NHK venait de révéler un projet de visite en Iran de Shinzo Abe pour la mi-juin.

Le dirigeant japonais avait répondu au cours de la même conférence de presse que le Japon ferait ce qu'il peut dans ce dossier brûlant de l'actualité internationale, attisé par la décision des Etats-Unis de se retirer il y a un an de l'accord de juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien et, plus récemment, par les accusations de Washington sur les menaces que Téhéran, affirment les Etats-Unis, font peser sur tout le Proche-Orient.

"Le Japon veut faire autant que faire ce peut vers la paix et la stabilité au Moyen-Orient", a répété, selon la télévision iranienne, Shinzo Abe avant son départ pour Téhéran.

(Parisa Hafezi; Tangi Salaün et Nicolas Delame pour le service français, édité par Véronique Tison et Henri-Pierre André)