La Russie livre à la Turquie les premiers éléments de ses S-400

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La russie livre a la turquie les premiers elements de ses s-400[reuters.com]
(Crédits : Vitaly Nevar)

ANKARA (Reuters) - La Russie a livré vendredi à la Turquie les premiers éléments de ses systèmes de défense antiaérienne S-400, a annoncé le ministère turc de la Défense.

Les pièces ont été livrées à la base aérienne de Mürted, à la périphérie d'Ankara.

"Trois avions cargo sont arrivés aujourd'hui", a annoncé le ministre turc de la Défense Hulusi Akar, cité par l'agence de presse Anatolie. De nouvelles livraisons auront lieu dans les jours qui viennent, a-t-il ajouté.

"Une fois que le système sera prêt, il commencera à être utilisé de la manière définie par les autorités compétentes", indique quant à elle la direction turque de l'industrie de la défense.

L'achat de ces batteries de missiles par Ankara est depuis des mois la source de vives tensions entre la Turquie et les Etats-Unis.

Ces systèmes ne sont pas compatibles avec ceux de l'Otan, dont Ankara occupe le flanc oriental, et Washington menace d'exclure la Turquie du programme de développement du chasseur furtif américain F-35 auquel elle est associée. Les Etats-Unis ont déjà cessé d'entraîner des pilotes turcs à manier le F-35, construit par Lockheed Martin.

"Nous savons que la Turquie a pris livraison du S-400. Notre position concernant le F-35 n'a pas changé et je parlerai à mon homologue turc, le ministre Akar, cet après-midi", a déclaré Mark Esper, secrétaire américain à la Défense par intérim.

Lors du sommet du G20 d'Osaka à la fin juin, Donald Trump n'a pas exclu des sanctions contre la Turquie, tout en justifiant la décision d'Ankara par la mauvaise gestion de ce dossier par son prédécesseur Barack Obama.

Si la Turquie a choisi les S-400, c'est parce que la précédente administration avait imposé des conditions draconiennes à l'acquisition de missiles Patriot américains, a expliqué Trump.

Son homologue turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que Washington n'avait pas l'intention de sanctionner Ankara.

(Sarah Dadouch, Ezgi Erkoyun; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)